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2000 tonnes de béton et d’acier pour 30 mètres de diamètre. Le tout au bout d’une remorque de 13 km. C’est le spectacle auquel on devrait assister début 2015 devant Fécamp. Le site normand sera en effet le premier au monde à recevoir un tout nouveau modèle de fondation d’éolienne offshore, le Cranefree Gravity, développé par le spécialiste norvégien Seatower.
Le champ éolien de Fécamp, qui faisait partie du premier volet de l’appel d’offres de l’Etat français, a été attribué au consortium formé par EDF-EN,  l’électricien danois Dong Energy et le développeur WPD Offshore. D’une puissance de 498 MW, il devrait être équipé d’environ 80 machines du type Haliade 150 d’Alstom. Le parc sera situé à 13 km des côtes, par une profondeur d'eau d’environ 27 mètres. 
 
Et c’est lui que Seawater a choisi pour installer son démonstrateur, appelé à devenir la première embase gravitaire au monde à ne pas nécessiter de grues pour sa mise en place. « Cette méthode d’installation unique représente la particularité la plus importante du démonstrateur », explique Seawater. « Il existe déjà près de 300 fondations d’éoliennes offshore installées qui maintiennent de manière sûre et robuste des turbines éoliennes dans des conditions difficiles et qui, comme Cranefree Gravity, sont principalement constituées de béton et d’acier ». Mais celles-ci, dont on connait désormais bien la résistance et les spécifications, sont posées par des pontons-grues ou des navires jack-up.
 
 
86579 fondation gravitaire éolien offshore
© SEATOWER
(SEATOWER)
 
 
 
Une condition logistique dont veut s’affranchir Seawater, qui estime que pour être pérenne le secteur de l’éolien offshore doit « réduire les coûts afin de rester attrayant tant d’un point de vue économique que politique » et doit se développer « plus au large afin d’y exploiter des ressources éoliennes plus abondantes ». L’entreprise a donc choisi de développer une technologie qui réponde à ces critères : un coût « raisonnable », une construction avec « des matières premières présentes sur place et grâce à la main d’œuvre locale ». Et donc, pour ne plus dépendre des conditions d’affrètement des navires spécialisés, la nouvelle embase pourra être tractée par des remorqueurs classiques et coulée à son emplacement.
 
 
Un gros potentiel en Europe du Nord
 
 
Le démonstrateur de Fécamp, qui sera construit au Havre, ne « portera » qu’un pylône en treillis accueillant l’équipement de mesure de vent Lidar. Mais Seawater espère que ce nouveau concept séduira largement en Europe du Nord, où les éoliennes vont être implantées de plus en plus loin des côtes. « Il existe un consensus largement répandu selon lequel il arrivera un stade à l’avenir où il ne sera plus possible de produire la conception de fondation la plus répandue actuellement, celle du mono-pieu en acier, en raison des plus grandes profondeurs d’eau ». Il ne resterait donc, selon Seawater, que le choix entre une embase gravitaire et les fondations en treillis d’acier de type « jacket », qui doivent être installées par des navires spécialisés. 
Ce qui fait dire à Seawater que son concept a de l’avenir. « Le marché européen des fondations en eaux profondes est vaste. Entre 7000 et 8000 fondations seront installées dans une profondeur supérieure à 35 mètres dans le cadre de projets actuellement planifiés rien qu’au Royaume-Uni et en Allemagne ».
 

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