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L’entreprise brestoise Eolink, qui développe un concept d’éolienne flottante sur structure pyramidale, a signé le 3 décembre, avec Centrale Nantes, la contractualisation des essais d’un démonstrateur de 5 MW au SEM-REV. Implanté au large du Croisic, il s’agit pour mémoire du seul site français dédié aux expérimentations en mer de nouvelles technologies d’énergies marines renouvelables. Le SEM-REV a été développé et est exploité par Central Nantes, qui va y accueillir son second démonstrateur d’éolienne flottante après Floatgen. Cette machine de 2 MW montée sur une fondation Damping Pool conçue par la société provençale Ideol a été installée au large du Croisic en 2018.

Plus grand et puissant, celui d’Eolink culminera à 150 mètres de haut et pourra, avec sa turbine de 5 MW, produire de quoi alimenter 3500 foyers en électricité. Le concept brestois repose sur une structure pyramidale au sein de laquelle quatre mâts supportent la turbine. L’ancrage, quant à lui, est sur un point ce qui permet à l’éolienne de tourner sur elle-même et de s’orienter dans le vent. L’objectif de cette architecture est de disposer d’une structure plus légère et rigide produisant plus d’énergie grâce à une distance accrue entre les pales et les mâts. Eolink veut également, avec son concept, réduire les coûts en facilitant l’industrialisation via une construction modulaire. « Afin de minimiser le temps de développement et les risques associés, Eolink a fait appel à Centrale Nantes dont le site expérimental SEM-REV est d’ores et déjà connecté au réseau électrique national par un câble sous-marin de transport de l’électricité unique sur le marché. La mise à niveau, dès l’année prochaine, du réseau électrique pour accueillir cette nouvelle éolienne est par ailleurs prévu. Le site du SEM-REV est parfaitement adapté car il présente des conditions météorologiques difficiles de vent et de vague qui permettront d’éprouver l’éolienne flottante d’Eolink », précisent Centrale Nantes et Eolink.

La première phase du projet consiste à tester la bouée d’ancrage autour de laquelle tourne l’éolienne. Les ancrages et la bouée seront installés en 2021 pour effectuer des tests mécaniques et électriques en environnement réel. Dans le même temps, le flotteur de l’éolienne sera fabriqué dans un chantier naval, dont le nom n’a pas encore été annoncé. En 2022, l’éolienne doit être remorquée sur le site du SEM-REV pour une phase de tests de puissance. En augmentant progressivement sa production, elle atteindra la puissance nominale de 5 MW, produisant 14 GWh par an à l’horizon 2023. Pendant au moins 3 ans, l’éolienne devra produire de l’électricité dans toutes les conditions pour permettre de mesurer les efforts dans la structure. Selon Centrale Nantes et Eolink, la production électrique de la machine (à 14 GWh/an) remboursera les investissements consentis pour la fabrication du démonstrateur, tandis que le monitoring des efforts structurels permettra de valider les plans de fabrication de machines de 12, 15 et 20 MW qui doivent être disponibles pour les parcs commerciaux français en 2028. « L’éolien flottant est pressenti pour fournir une partie significative de l’électricité en 2040. Le potentiel des façades maritimes métropolitaines est immense : 1% de leur surface permettrait de produire 25% de l’électricité aujourd’hui consommée en France ».

© Un article de la rédaction de Mer et Marine. Reproduction interdite sans consentement du ou des auteurs.

 

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