Un véritable succès pour France Energies Marines pour sa première Tribune Scientifique & Technique, qui s’est tenue ce 21 mars au Havre en prélude de la convention Seanergy. Dédiée aux projets de recherche et développement que l’Institut entreprend sous forme collaborative avec les acteurs majeurs du secteur, et qui bénéficient d’un co-financement apporté par l’Agence Nationale de la Recherche dans le cadre du Programme des Investissements d’Avenir (16 projets, 14M€ opéré et un soutien de 7M€ de l’Etat), cette tribune a été l’occasion de partager une sélection de sujets clés.
Estimer beaucoup plus précisément l’énergie qu’on peut extraire d’un site hydrolien, optimiser le design d’une éolienne flottante ou même d’un parc de machines EMR, faire évoluer les méthodes employées pour les études d’impact sur la flore et la faune des fonds marins, voici des projets concrets qui démontrent la nécessité et l’intérêt du travail collaboratif entre industriels, partenaires locaux et instituts de recherche.
Environ 150 participants, spécialistes du domaine étaient présents ce jour au Havre pour partager ces efforts de recherche et susciter des idées nouvelles. Le Président du Wavec (institut de recherche portugais), fort de son expérience sur des essais en mer de systèmes houlomoteurs et éolien flottant, a introduit la journée par une vision très informative. Les tables rondes thématiques qui se sont succédées ont permis l’intervention de points de vue très complémentaires entre les mondes académiques et industriels.
Le Vice-Président de la région Normandie, Hubert Dejean de la Bâtie, hôte de cette tribune, a réaffirmé au nom de l’ensemble des collectivités membres de FEM, l’intérêt d’une structure nationale dédiée, précédant l’annonce par l’ANR, en conclusion de cette journée, d’une confirmation de la volonté de l’Etat de conventionner France Energies Marines en tant qu’Institut pour la Transition Energétique.
A propos de la Tribune du 21 mars
Autour des quatre thématiques majeures de la feuille de route EMR, cette tribune a été l’occasion de montrer, à partir de projets concrets, l’intérêt de l’approche collaborative portée par France Energies Marines :
- La caractérisation d'un site hydrolien, exemple du Raz Blanchard : 3 projets en cours pour caractériser finement les écoulements liés aux marées ainsi que le transport des particules dans ce site extrêmement turbulent. Une connaissance nécessaire pour l’estimation de l’énergie productible sur le site et pour un raffinement de la conception des machines pour les adapter à un environnement aussi agressif.
- La connaissance et la prise en compte de l’impact des EMR sur l’environnement marin : les machines posées ou ancrées sur le fond marin et les câbles qui les relient au réseau, sont susceptibles de provoquer des impacts sur la flore et la faune benthiques (posées sur le fond marin). De premiers projets développent des méthodologies adéquates pour procéder à l’évaluation initiale, au suivi, afin de répondre à des interrogations compréhensibles sur la prédiction et la limitation des impacts.
- Les outils de dimensionnement dédiés à l’éolien flottant : dans un secteur au développement accéléré au niveau mondial, les outils de conception évoluent en prenant en considération l’ensemble des efforts sur ces systèmes, aussi bien sur que sous la mer. Les projets s’intéressent aux modèles physiques (les maquettes en bassin) et aux simulations numériques.
- L’optimisation de la position et de la connexion des machines dans un parc commercial : un premier logiciel d’aide à la décision aborde la question très complexe du positionnement relatif des machines dans un parc, en étudiant les effets de sillage, les ancrages, les connections, et ce tout au long du cycle d’installation et d’exploitation des systèmes.
La journée a débuté par un regard extérieur, celui du Pr. Antonio Sarmento, Président de WavEC Offshore Renewables, qui a présenté le retour d’expérience des essais en mer pour l’éolien flottant et le houlomoteur au large du Portugal et qui ont permis l’identification de nouveaux verrous technologiques et impacts. A. Sarmento nous a également fait part de sa vision de la recherche sur les EMR en Europe et des mutualisations souhaitables au service de la filière.
Hubert Dejean de la Bâtie, Vice-Président de la région Normandie hôte de cette tribune, a réaffirmé au nom de l’ensemble des collectivités membres de FEM, l’intérêt d’une structure nationale dédiée au cours d’un dernier temps fort consacré aux activités transverses menées par France Energies Marines au bénéfice de l’ensemble des acteurs de la filière. Elles sont menées par l’intermédiaire d’expertises, de représentations et la mise en place de collaborations internationales : les autres témoignages exprimés proviennent du pôle de compétitivité Mer Bretagne Atlantique qui a fait part des actions croisées avec France Energies Marines, du domaine académique par le Groupement de Recherche EMR, du Bureau Veritas pour accompagner les développements vers la certification, de l’OERA en Nouvelle Ecosse avec qui des coopérations fortes semblent prometteuses.
Enfin Loïc Bordais, responsable du programme des Instituts de la Transition Energétique (ITE) à l’ANR, a conclu cette journée sur une note très positive, en confirmant la volonté de l’Etat d’ouvrir sur le champ la procédure de conventionnement de France Energies Marines en tant qu’ITE de plein exercice, ce qui permet l’attribution d’un cofinancement pluriannuel assuré a minima jusqu’en 2025 par les Investissements d’Avenir.
A propos de France Energies Marines (FEM) et des projets cofinancés par l’AAP EMR ITE
Basée sur le développement de compétences dans le domaine de la R&D des EMR, France Energies Marines est une structure de partenariat public-privé, fédérant les acteurs des EMR : les industriels, les bureaux d’études, les pôles de compétitivité Mer, les établissements de recherche et les régions littorales. En quatre ans, grâce aux contributions de ses membres puis de l’Etat, FEM s’est déjà positionnée comme un acteur reconnu du domaine des EMR et a développé une vingtaine de projets de R&D sur l’éolien offshore, les hydroliennes, la houle et l’énergie thermique des mers. L’équipe, qui compte aujourd’hui 18 personnes, a ainsi pu se développer et constituer un premier noyau de compétences et d’expertises autour des technologies des EMR.
La feuille de route Scientifique et Technique de France Energies Marines repose sur quatre programmes transverses et complémentaires :
- Outils et méthodes de caractérisation de site (5 projets principaux – 6 M€)
L’objectif est de disposer de moyens de mesures, de méthodes de caractérisation et de simulation permettant de fournir une description précise de l’environnement physique (ressources vent, houle, courant, température) et des fonds marins des sites propices à l’installation des parcs EMR.
- Outils de conception des technologies pour les applications EMR (9 projets principaux – 6 M€)
L’objectif est de disposer de méthodes de caractérisation et de simulation permettant d’optimiser le dimensionnement, le fonctionnement et la maintenance des structures et de leurs composants par une meilleure maitrise des comportements en milieu marin.
- Impacts environnementaux et socio-économiques (7 projets principaux – 4 M€)
Ce programme poursuit le double objectif d’identifier les réels enjeux écologiques et socio-économiques susceptibles d’être posés par les projets EMR puis de développer des outils et méthodologies permettant de les mesurer, qualifier, analyser et prédire.
- Architecture de fermes et intégration aux réseaux (1 projet – 0,5 M€)
Ce programme vise à développer les outils et méthodologies qui permettent d’optimiser le déploiement de parcs EMR et leur intégration au réseau électrique d’un point de vue technico-économique.
Les deux premiers Appels à Projets EMR ITE ont été une réussite pour France Energies Marines qui s’est vue confier en deux ans un portefeuille de 16 nouveaux projets de recherche et développement dédiés aux énergies marines renouvelables pour un montant total opéré de plus de 14 M€. Ce succès confirme l’intérêt d’une structure fédérée pour coordonner et développer les projets de R&D sur les énergies marines et la priorité donnée par l’Etat et les acteurs majeurs de la filière à la réalisation de ces projets.
Un nouvel AAP doté d’un budget de co-financement de 3 M€ est ouvert du 22 février au 10 avril. Après une pré-sélection opérée au sein de France Energies Marines, les dossiers détaillés seront déposés le 26 juin. Les projets lauréats seront connus fin juillet.
Communiqué de FEM, 22/03/17