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La plus puissante éolienne offshore du monde va encore gagner en envergure. Alstom a annoncé une nouvelle version de l’Haliade 150, dont le modèle original équipera notamment les champs de Guérande, Fécamp et Courseulles-sur-Mer. Dans le cadre du projet des Deux Iles, entre Noirmoutier et l’île d’Yeu, qui fait partie du second appel d’offres français sur lequel Alstom, allié à EDF EN, est en compétition, l’industriel a travaillé sur une évolution de l’Haliade 150. Celle-ci comprend des pales d’une longueur de 87.5 mètres, contre 75 mètres jusqu’ici, ce qui porte le diamètre du rotor à 175 mètres au lieu de 150. « Dans cette zone, les vents sont un peu moins forts. Si l’on veut maximiser la production d’énergie, il faut donc des pales plus grandes », explique le président d’Alstom Renewable Power. Pour le reste, la machine sera identique, avec une turbine d’une puissance de 6 MW, qui se caractérise par l’absence de boite de vitesse (système Pure Torque). Une technologie qui, selon Jérôme Pécresse, va devenir la norme : « Ces éoliennes à entrainement direct constituent la plateforme technologique qui va s’imposer dans les années à venir. Nous constatons d’ailleurs que nos concurrents y viennent », explique-t-il, faisant référence à l’Allemand Siemens.

 

 

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© ALSTOM - NICOLAS JOB

La première Haliade 150 installée en mer (© ALSTOM - NICOLAS JOB)

 

 

Quant à la taille des éoliennes, qui a considérablement augmenté ces dernières années, Alstom ne compte pas se lancer dans une course au gigantisme. Même après qu’Areva ait annoncé le développement d’une turbine de 8 MW. « L’enjeu est de produire de l’électricité au prix le plus bas. Or, une machine plus grosse, c’est un coût plus élevé. La turbine est plus chère, de même que la fondation, et il faut des bateaux adaptés. Dans le même temps, il y a moins de machines à produire et à installer pour avoir la même puissance. Mais le ratio reste négatif et il convient de voir si on peut compenser par une meilleure production. La question est alors de savoir si, dans les zones visées, il y a suffisamment de vent dans l’année pour produire le maximum d’énergie ». En clair, une turbine géante est sur le papier un atout, si tant est que les conditions de vent soient suffisantes pour lui permettre de tourner régulièrement à plein régime. Alstom vient d'en faire l'expérience sur le projet vendéen, qui l'a contraint à optimiser la longueur des pales de sa machine. 

Avec l’Haliade 150, qui est déjà nettement plus puissante que la plupart des éoliennes actuellement en service (3.6 MW généralement), l'industriel français estime proposer le meilleur compromis entre la taille, la puissance générée et les conditions de vent sur la plupart des sites potentiels. Alors que la courbe de puissance de cette nouvelle turbine a été certifiée cette année avec le prototype installé au Carnet, en bord de Loire, les essais de la première Haliade 150 installée en mer débutent au large de la Belgique, où la construction de l’éolienne s’est achevée en novembre. Quelques 240 machines seront produites pour les trois premiers parcs français développés par EDF EN et Alstom. En plus des prochains projets tricolores, l'industriel attend de nombreux succès à l’export, avec une première victoire en Allemagne puisque son éolienne a été sélectionnée par KNK Wind, société en charge du développement du projet Arcadis Ost 1, qui comprendra 58 machines. 

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