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Le Raz Blanchard et le Fromveur. Les deux courants de marée les plus puissants des côtes françaises, qui tutoient régulièrement les 10 noeuds lors des vives eaux. Le premier se trouve au large du cap de la Hague, dans le Cotentin. Le second entre les îles Molène et Ouessant au large du Finistère. Et c'est précisément dans ces deux endroits que l'énergéticien GDF Suez souhaite implanter deux sites test pour la pose d'hydroliennes. « Ces deux zones concentrent 80 % du potentiel énergétique - 50% pour la seule zone du Raz Blanchard -d'exploitation des courants marins en France », explique GDF Suez. Le groupe français est déjà investi dans le secteur hydrolien au Royaume-Uni (projet de Meygen International Power) ainsi qu'aux Tuamotu, en Polynésie française. L'hydrolienne HyTide(© : VOITH HYDRO) Une exploitation dès 2015 dans le Raz Blanchard Pour mémoire, en mars dernier, l'ancien gouvernement avait annoncé un plan d'action en faveur de l'implantation d'usines hydroliennes sur les côtes françaises. Et le ministre Eric Besson avait annoncé le lancement d'un appel d'offres pour une zone d'exploitation dans le Raz Blanchard. Ce qui pourrait, selon GDF Suez, lui permettre de postuler, si le calendrier prévu par l'administration, c'est-à-dire une mise en service en 2014, est tenu. Pour la zone du Raz Blanchard, GDF Suez et sa filiale Eole Generation souhaitent, dès maintenant, obtenir les autorisations pour l'installation d'un parc pilote de 3 à 6 turbines pour une puissance de 3 à 12 MW. Le choix de la machine s'est porté sur l'hydrolienne HyTide de Voith Hydro (co entreprise entre les groupes allemands Voith et Siemens). A terme, si la viabilité technique et économique du site est confirmée, GDF Suez envisage un parc d'une centaine de machines. L'hydrolienne HyTide(© : VOITH HYDRO) En ce qui concerne le site breton du passage du Fromveur, un accord a été signé entre Eole Generation et la société d'ingénierie spécialisée Sabella. Celui-ci va permettre à GDF Suez d'accéder aux études de Sabella sur la zone et à son prototype de machine D10. Un parc pourrait voir le jour en 2016. La course entre GDF Suez et EDF EN sur les énergies marines renouvelables Pour GDF Suez, il s'agit aussi de se positionner rapidement sur le marché des énergies marines renouvelables. Sur lequel il a déjà du retard face à son concurrent principal, EDF Energies Nouvelles. Pour mémoire, GDF Suez, qui a postulé à l'appel d'offres pour le développement de la première tranche des champs éoliens offshores, a fait chou blanc, là où EDF a fait quasiment un carton plein. Et sur les hydroliennes, son concurrent a déjà pris de l'avance. En effet, EDF EN, allié à DCNS, a déjà poussé ses pions dans le Cotentin. Fin février 2012 DCNS et la société britannique Alderney Renewable Energy ont signé un protocole d'accord pour développer une ferme d'hydroliennes. Puis le groupe naval a annoncé un accord avec Ports Normands Associés, qui gère le port de Cherbourg, permettant de lui allouer des surfaces situées sur le terre-plein du quai des Flamands, ainsi que son extension vers la grande rade. C'est là que le groupe souhaite développer une usine de production, d'assemblage et de maintenance d'hydroliennes. DCNS a annoncé compter produire à la pointe du Cotentin une centaine d'hydroliennes par an à partir de 2018.

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