Spécialisée dans la conduite de projets offshores et le conseil dans les Energies Marines Renouvelables (EMR), la société anglaise Mojo Maritime ouvre à Nantes son premier bureau à l’étranger. En plus de des éoliennes offshore, l’énergie hydrolienne étant un axe de développement fort pour l’entreprise, « les récentes annonces gouvernementales en faveur du développement de la filière ont été décisives pour notre implantation en France », explique Maxime Morandeau, responsable de la filiale française.
Le projet de fermes hydroliennes
Mojo Maritime développe actuellement le design de la fondation pour un concept d’hydrolienne innovante à axe vertical. Ce travail est réalisé avec le chantier cherbourgeois CMN, qui a répondu à l’appel à manifestation d'intérêt (AMI) « EMR-Fermes pilotes hydroliennes » lancé par l’Ademe dans le cadre du programme de R&D Navires du Futur. L’entreprise est par ailleurs associée avec la société Géocéan au projet « Pile & Tide » (concernant la préparation des fonds marins et la fixation des fondations sous-marines), un des six projets lauréats de l’AMI « EMR-briques technologiques ».
Réduction des risques et des coûts
Mojo Maritime se positionne sur la réduction des risques et des coûts des installations liées aux EMR en mettant en avant sa capacité à optimiser les opérations, notamment par une meilleure planification en fonction des conditions météo. « Nous avons développé un logiciel unique d’analyse statistique évaluant l’impact des données météorologiques (vent, vagues, courants, etc…) sur la durée des travaux, logiciel que nous prévoyons de commercialiser » confie Maxime Morandeau. Ce logiciel, dénommé Mermaid (Marine Economic Risk Management Aid), est actuellement utilisé en interne à des fins commerciales.

Le HF4 (© MOJO MARITIME)
Un navire pour le développement de sites en mer
Mojo Maritime consacre la moitié de ses effectifs (une trentaine de personnes en Angleterre) à des activités de bureau d’étude et d’expertise, notamment sur les fondations, les ancrages et les câbles. L’un de ses projets emblématiques concerne le navire HF4, « un catamaran destiné à réaliser toutes les phases d’installation d’un parc hydrolien et pouvant donc aussi bien accueillir les fondations et équipements nécessaires au forage d’hydroliennes et les turbines elles-mêmes. Le navire possède des capacités de tenue en mer élevées et peut résister à des courants forts (jusqu’à dix nœuds) comme ceux connus dans le raz Blanchard », explique Maxime Morandeau. Mojo Maritime s’est associé à l’armateur allemand Hammonia Reederei et est actuellement en discussion avec des chantiers navals pour la réalisation de ce navire.
Installée à Nantes depuis début septembre, Mojo Maritime France SAS comptera trois personnes d’ici la fin de l’année. « La ville a été choisie à la fois pour ses facilités de connexion, la présence de nombreux acteurs privés et publics spécialisés dans les EMR, et pour sa qualité de vie ».