L'usine de production d'hydrogène renouvelable de la jeune société nantaise Lhyfe a été inaugurée la semaine dernière et passe en vitesse de croisière. Installée à Bouin, en Vendée, elle produit désormais en quantités industrielles (jusqu’à 1 tonne par jour) le premier hydrogène renouvelable au monde fabriqué par un électrolyseur alimenté directement par des éoliennes. L’hydrogène de Lhyfe va alimenter quatre stations-services de l’Ouest dont celle de La Roche-sur-Yon, en opérations dans les prochains jours. Une cinquantaine de véhicules lourds, bus et bennes à ordures ménagères pourront rouler à l’hydrogène renouvelable dans les départements de la Loire-Atlantique, de la Sarthe, de la Vendée d’abord, puis dans d’autres départements français, notamment via le projet VHyGO. L’unité de Bouin a coûté 3 millions d’euros et elle est cofinancée, ainsi que le centre R&D attenant, par différents acteurs publics et privés : la communauté de communes de Challans-Gois, la région des Pays de la Loire, Bpifrance et a été co-construite avec les acteurs du département de la Vendée.
A l'occasion de son inauguration, Lhyfe a également annoncé une deuxième levée de fonds de 50 millions d'euros auprès de SWEN Capital Partners, de la Banque des Territoires et de ses partenaires historiques. Ce qui va notamment permettre à la société de renforcer, à hauteur de 30 millions d'euros, ses équipes de déploiement et de R&D, en France et à l’international. Lhyfe compte aujourd’hui 60 salariés et va plus que doubler ses effectifs courant 2022. L’entreprise dispose déjà d’équipes en France, en Allemagne, en Belgique, au Danemark et au Portugal. Elles seront rejointes dans les semaines qui viennent par de nouvelles équipes en Suède, aux Pays-Bas, en Espagne et en Italie.
Ce nouvel apport en capital va également soutenir la R&D et notamment le dispositif de production d'hydrogène en mer, que Lhyfe teste sur le site d'essais SEM-REV implanté par l'Ecole Centrale de Nantes au large du Croisic. Son but est double : prouver la fiabilité d'un électrolyseur en mer et la possibilité, qui sera une première mondiale, de produire de l'hydrogène offshore. L’électrolyseur est installé sur la plateforme flottante de GEPS Techno et connecté aux différentes sources d’énergies marines renouvelables disponibles sur le site d’essai en mer, dont l’éolienne flottante Floatgen. Centrale Nantes va mettre à disposition ses infrastructures de recherche. La combinaison d'un apport d'énergie renouvelable avec des conditions météo sportives devraient permettre de valider la robustesse de la technologie. Ce qui pourrait être, selon Lhyfe, la première étape vers un déploiement industriel de ce dispositif dès 2024. Le site, que Lhyfe va développer en collaboration avec les Chantiers de l'Atlantique, devrait être opérationnel en 2022.
Enfin, Lhyfe a été sélectionné pour faire partie du nouveau parc industriel danois « GreenLab », l’une des premières zones d'essai énergétique officielles et réglementaires en Europe. Lhyfe et ses partenaires y installeront un site de production d'hydrogène équipé de 24 MW d'électrolyse fin 2022.
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