Malgré les difficultés financières de sa maison mère, Areva Éolien en mer réaffirme son intention de mener à leur terme ses projets de parcs éoliens, notamment en baie de Saint-Brieuc. Entretien avec Louis-François Durret, président des activités énergies renouvelables du groupe :
Quel est l'impact des difficultés financières d'Areva sur l'activité de sa filiale Areva Éolien en mer ?
Il n'y a aucune remise en cause des engagements locaux pris par Areva dans le cadre des deux appels d'offres (*). Les études géotechniques, démarrées en août dernier, sont actuellement en cours. Des carottages jusqu'à 40 mètres de profondeur permettent d'étudier la qualité de sols pour voir s'il faut ou non les renforcer. Ces études sont une première étape indispensable au dépôt de permis de construire, qui sera effectif en 2015. L'objectif final reste inchangé : les usines seront construites au Havre pour 2018, date de lancement de la production en série de l'éolienne de 8 MW. Votre volonté de travailler en collaboration avec les entreprises du tissu économique local est-elle toujours d'actualité ?
Nous continuons notre travail de concertation et de sélection avec les acteurs économiques locaux. Aujourd'hui, nous avons d'ores et déjà identifié 575 entreprises dans le Grand Ouest dont 26 % se trouvent en Normandie, 22 % en Pays-de-la-Loire et 18 % en Bretagne. Nous avons déjà réalisé des audits qualité ou pré-qualité et également lancé 348 consultations budgétaires sur un certain nombre de lots. Combien de machines Areva Éolien en mer sont aujourd'hui en service et combien de salariés l'entreprise compte-elle, sachant qu’en 2012 vous ne comptiez que comptiez six éoliennes opérationnelles ?
À la fin 2014, Areva aura installé 126 éoliennes en mer du Nord pour une capacité totale de 630 MW. L'entreprise compte par ailleurs environ 600 salariés aujourd'hui. Quelle est la stratégie de développement d'Areva Éolien en mer ?
Pour accroître encore la solidité et la compétitivité de ses activités éoliennes et accélérer son développement sur le marché offshore, Areva cherche à créer un champion européen de l'éolien offshore avec l'un des principaux acteurs mondiaux du marché éolien, Gamesa. Les deux sociétés visent ainsi à devenir un acteur mondial de premier plan sur le marché : en Europe du Nord, où la capacité installée devrait dépasser 25 GW à l'horizon 2020 et en Asie, et plus particulièrement la Chine où la capacité opérationnelle devrait atteindre au moins 18 GW d'ici à 2020. La future co-entreprise d'Areva et Gamesa a l'ambition d'acquérir 20 % de parts de marché en Europe à l'horizon 2020. La création de cette future entreprise, détenue à part égale par Areva et Gamesa, devrait être effective d'ici à la fin de l'année.Quelles seront les différences entre les machines construites pour le parc de la baie de Saint-Brieuc et celles des parcs de Noirmoutier et du Tréport ?
Le consortium Ailes Marines, attributaire en 2012 du champ de la baie de Saint-Brieuc, pour lequel nous devions fournir une éolienne de 5MW, envisage désormais d'installer notre nouvelle éolienne de 8MW. Cette demande est actuellement à l'étude au MEDEE.
Propos recueillis par Julien Vaillant de la rédaction du Télégramme
(*) Outre le parc de la baie de Saint-Brieuc, Areva va construire les machines des futurs parcs de Noirmoutier et du Tréport après un second appel d'offres remporté cette année.