Affrété pour le compte de la société bretonne Sabella, l’Olympic Taurus (*) a appareillé hier en fin d'après-midi de Brest afin de mener une réparation sur le câble sous-marin reliant l’île d'Ouessant au site d’implantation de l’hydrolienne D10, testée à titre expérimental en 2015/2016. Cette opération va permettre d’installer un nouveau connecteur, l’équipement d’origine ayant été endommagé lors d’une manipulation de l’hydrolienne.
L'hydrolienne Sabella D10 avait été immergée à l'été 2015 (© SABELLA)
Pour mémoire, la machine, connectée au réseau électrique d’Ouessant, avait été immergée pendant un an dans le passage du Fromveur, par 55 mètres de profondeur. Remontée en juillet 2016, elle devait retourner sur site au printemps dernier. D’importants travaux de renforcement des parties électrotechniques ont néanmoins repoussé cette échéance. « Nous avons procédé à d'importants renforcements et installé des redondances autour de la conversion », résumait la semaine dernière Jean-Christophe Allo, chargé de développement pour Sabella, à la rédaction brestoise du Télégramme. « Ces travaux et ces phases de mise au point peuvent paraître longs mais nous sommes véritablement dans une phase d'apprentissage. Il n'existe que cinq machines équivalentes dans le monde ».

Mise en place des équipements sur le pont de l'Olympic Taurus hier (© SABELLA)
Actuellement entreposée sur un quai du port de commerce de Brest, l’hydrolienne devrait, espère Sabella, être de nouveau immergée cet hiver, la date dépendant de l’achèvement des modifications et des conditions météo. Cette fois, la D10 devrait alimenter pendant trois ans Ouessant en électricité grâce aux puissants courants du Fromveur.
(*) Commandé en mai 2011 par Olympic Shipping, l’Olympic Taurus a été livré en novembre 2012 par les chantiers norvégiens Kleven. Du type MT 6015, ce navire de travaux offshore mesure 93.8 mètres de long pour 20 mètres de large. Affichant un port en lourd de 4800 tonnes, il dispose d’une surface de pont de 1060 m² et peut accueillir 60 personnes à son bord. Doté d’une plateforme hélicoptère et d’une coque lui permettant d’opérer en zones polaires (Ice B), le navire, qui peut atteindre la vitesse de 15.5 nœuds, compte deux grues d’une capacité de 3 tonnes à 10 mètres et 1 tonne à 8 mètres. Il est également conçu pour pouvoir mettre en œuvre des robots sous-marins télé-opérés (ROV). L’Olympic Taurus dispose, par ailleurs, d’un système de récupération d’hydrocarbures.