Sous la pression des pêcheurs, venus manifester leur opposition au projet, le chantier d’installation du parc éolien de Saint-Brieuc a été interrompu, jeudi 24 juin. Après un appel lancé sur les réseaux sociaux, plusieurs dizaines de bateaux de pêche ont convergé vers l’Aethra, navire de 94 mètres affrété par le groupe italien Prysmian à Asso, pour réaliser le prétranchage, en vue de la pose des câbles interéoliennes. Les pêcheurs ont contraint le navire à abandonner la zone des travaux, qui a déjà été quittée, la semaine dernière, par l’Aeolus (Van Oord), autre navire de travaillant sur le site (pour l'installation des fondations), après une fuite d’huile survenue lors d'opérations de forage.
(© MARINE NATIONALE)
L’Aethra a été encerclé et abordé par plusieurs bateaux de pêche. Selon la préfecture maritime de l'Atlantique, « de nombreuses infractions ont été relevées » par les bâtiments mobilisés (vedette côtière de surveillance maritime Trieux de la gendarmerie maritime et bâtiment-école Lion de la Marine nationale) : approche à moins de 500m du navire de travail, manœuvres dangereuses en situation de proximité, tirs de fusées de détresse, accostage de l’Aethra et enfin, « des menaces verbales d’abordage et de sabotage de la propulsion proférées sur la VHF à l’encontre du commandant de l’Aethra ». Le capitaine a alors pris la décision de quitter les lieux, remontant plus au nord, vers Jersey, pour faire retomber la tension et mettre son navire et son équipage en sécurité.
Le rassemblement s’est achevé vers midi. A leur arrivée à terre, les patrons pêcheurs étaient attendus par les gendarmes de la brigade de recherche de la gendarmerie maritime. Une enquête judiciaire a été diligentée par le parquet maritime de Brest.
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Dans la soirée, Ailes Marines, filiale d’Iberdrola en charge de développer le projet a estimé « qu’une limite inacceptable a été franchie aujourd’hui ». « En s’approchant à quelques mètres de distance et en tirant des fusées de détresse, les manifestants ont mis en danger la sécurité des marins travaillant à bord de l’Aethra, ainsi que leur propre sécurité », a dénoncé la société. « Les marins de l’Aethra et des bateaux qui l’accompagnaient ont été victimes de menaces verbales et physiques, ils ont dû quitter la zone des opérations pour garantir la sécurité des personnes à bord ». En conséquence, « la société poursuivra par voie légale toutes les personnes qui ont par leurs actions inconsidérées enfreint les règles de sécurité maritimes élémentaires et mis en danger la vie des équipages des navires opérant sur le site ».
Pour sa part, le Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins de Bretagne, qui demande l’arrêt des travaux, a apporté son soutien à la manifestation. Son président, Olivier Le Nezet, a annoncé qu’il avait porté plainte contre les opérateurs en cause après la fuite d'huile hydraulique depuis l'Aeolus et « exige de la part des pouvoirs publics de justifier de la réalité et de la qualité du suivi des travaux ».
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