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Une étape importante du vaste chantier de réalisation du nouveau pôle brestois dédié aux énergies marines renouvelables vient de s’achever. Formée de 26 gabions (cylindres métalliques), la digue arrondie longue de 900 mètres délimitant l’extension du polder a rejoint le nouveau quai EMR avec la pose, à 4 mètres de ce dernier, du dernier gabion, puis hier de l'ultime palplanche, reliant ainsi les deux ouvrages. Une jonction intervenue après 18 mois de travaux maritimes conduits par Vinci côté quai et Bouygues côté digue.

 

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© MICHEL FLOCH

Mise en place hier de la dernière palplanche (© : MICHEL FLOCH)

 

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© RÉGION BRETAGNE

Le quai EMR et la digue avant la jonction (© : REGION BRETAGNE)

 

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© MICHEL FLOCH

(© : MICHEL FLOCH)

 

Afin de marquer l'évènement et se rendre compte de l’avancée du projet, dont la Région Bretagne est maître d’ouvrage, Loïg Chesnais-Girard s’est rendu sur place, en compagnie d’autres élus bretons. Dans un contexte compliqué pour le développement des énergies marines en France, le président du conseil régional a souhaité affirmer sa volonté de voir cette nouvelle filière industrielle se développer. Malgré le contenu décevant de la nouvelle Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) pour les acteurs de l’éolien flottant, et alors que tous les recours ne sont pas encore définitivement purgés concernant l’éolien posé, la collectivité maintient son objectif de préparer l’installation des premières entreprises à Brest dès 2019.

Les fondations métalliques du parc de Saint-Brieuc

Loïg Chesnais-Girard a notamment indiqué que les négociations sur le dossier Ailes Marines sont en « très bonne voie » et que les industriels « pourront s'installer en temps et en heure pour livrer les jackets pour le champ éolien de Saint-Brieuc ». Ce parc comprendra pour mémoire 62 machines de 8 MW. Le consortium Ailes Marines, piloté par le groupe espagnol Iberdrola, doit décider début 2019 laquelle des trois sociétés en compétition assemblera les fondations de type jacket (treillis métallique) des éoliennes. « Dans tous les cas, cette phase de travaux se fera sur Brest et l’entreprise retenue préparera son installation dès 2019 pour un démarrage des activités courant 2020 », assure la Région. Alors que les jackets, une fois assemblés, seront acheminés par navires de pose vers Saint-Brieuc, cette activité doit générer dans le bassin brestois 250 emplois sur trois ans. L’objectif est ensuite de pérenniser cette activité avec d’autres champs éoliens posés.

Eolien flottant et hydrolien

Brest attend par ailleurs la concrétisation de la ferme pilote de quatre éoliennes flottantes prévue pour voir le jour entre Belle-Ile et Groix. Un projet piloté par Eolfi et qui comprend la réalisation dans la cité du Ponant des flotteurs et l’assemblage des machines, en l’occurrence des turbines de 6MW fournies par l’usine General Electric de Montoir-de-Bretagne, près de Saint-Nazaire.

Concernant l’hydrolien, autre grand exclu de la nouvelle PPE, cette activité est de plus long terme pour le Polder. La société bretonne Sabella, qui a notamment testé un prototype à Ouessant, ne prévoit pas de développement industriel sur le port de Brest avant 2025.  Date à laquelle elle espère être lauréate d’un appel d’offre pour le développement d’un parc d’hydroliennes dans les eaux bretonnes.

 

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© MICHEL FLOCH

Hier, sur le chantier du Polder (© : MICHEL FLOCH)

 

40 hectares consolidés dont 6 prêts à l'emploi et une extension de 14 ha

Pour en revenir aux travaux du polder, la structure métallique du nouveau quai EMR, long de 400 mètres pour une hauteur de 22 mètres (dont 16 sous l’eau), est en place et sa plateforme de 100 m de large est en cours de renforcement à l’arrière, afin d’être en mesure d’accueillir de futurs colis lourds. Ce terre-plein offrira au terminal industriel un accès maritime fiable et sécurisé, ainsi que des conditions logistiques exceptionnelles. La jonction avec la digue de 900 mètres forme un nouvel espace de 14 hectares qui va être remblayé à partir d’octobre 2019 avec le dragage de sédiments marins. Cela permettra d’étendre la surface de l’actuel polder, dont les 40 hectares ont été consolidés. Quelques 6 ha sont aujourd’hui prêts à être utilisés. Côté Moulin Blanc et Océanopolis, les travaux d’aménagement paysager des espaces publics se poursuivent. Une nouvelle promenade permettra notamment aux riverains de surplomber le terminal industriel et la rade.

 

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© PANORAMIC - REGION BRETAGNE

Il y a quelques mois au début du chantier de la digue et du quai (© : REGION BRETAGNE)

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© VIRTUALYS - EESAB

Le projet final tel qu'imaginé (© : REGION BRETAGNE)

 

Un investissement de 220 millions d'euros

Débutée en janvier 2017, le réaménagement et l’extension du polder nécessiteront en tout le terrassement de 500.000 m3 de matériaux et la pose de 10 kilomètres de réseaux. Quelques 80 entreprises sont mobilisées sur ce projet, 150 personnes travaillant sur le chantier (hors bureaux d’études).

Ce projet colossal, d’un coût de 220 millions d’euros, est financé principalement par la Région Bretagne, propriétaire du port de Brest depuis 2007. Les autres contributeurs sont l’Union Européenne, Brest Métropole, le Département du Finistère et le CCI métropolitaine Bretagne Ouest.

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