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En marge de la visite d’Etat de François Hollande aux Etats-Unis, Alstom a annoncé hier soir avoir remporté sur le marché américain son premier contrat à l’export pour l’Haliade 150. Cette nouvelle éolienne offshore de 6 MW, la plus puissante actuellement installée en mer, équipera les futurs parcs français de Guérande, Fécamp et Courseulles-sur-Mer, soit environ 80 machines par site.

Aux Etats-Unis, elle a été retenue pour le projet Block Island. Cette ferme pilote, l’une des toutes premières du pays, sera située au large du Rhode Island et affichera une puissance de 30 MW, soit cinq machines à installer. Elles produiront en tout quelques 125 000 MWh d'électricité par an, permettant d’alimenter l’équivalent de plus de 17.000 foyers. La mise en service est prévue en 2016, ce qui signifie que Block Island sera le premier parc éolien offshore à utiliser l’Haliade 150, avant les champs français, où elle sera implantée à partir de 2018.

 

 

Fabrication en France

 

 

Alstom, qui a signé le contrat avec la société Deepwater Wind, porteur du projet, produira les cinq éoliennes en France. Prévues pour être opérationnelles l’hiver prochain, les deux nouvelles usines du groupe en cours de construction près de Saint-Nazaire fabriqueront les turbines et nacelles des Haliade 150. Un troisième site flambant neuf, à Cherbourg, se chargera pour sa part des pales et des mâts. Il convient de rappeler que ces nouveaux pôles industriels doivent permettre de créer 5000 emplois directs et indirects. En plus des premiers parcs éoliens offshore français, qui doivent assurer la montée en puissance des usines, ces sites ont également vocation à servir le marché export, non seulement en Europe mais également au-delà, comme le démontre le premier contrat remporté aux Etats-Unis.

 

 

Premier pas vers un marché bien plus vaste ?

 

 

D’autant que cette commande pourrait être, selon le groupe français, le prélude à un marché bien plus important : « Le projet Block Island pourrait constituer la première étape vers un projet de plus grande envergure : un parc éolien offshore d’une puissance supérieure à 1 GW soutenu par un système de transport électrique régional reliant Long Island, New York, et le sud-est de la Nouvelle Angleterre. Le projet s’intègre au programme éolien en mer "Smart from the Start", piloté par le Bureau de Gestion de l'Energie Marine (Bureau of Ocean Energy Management), qui vise à accélérer le développement de l'éolien offshore le long de la côte est des États-Unis ». En attendant , Alstom va se concentrer sur la réalisation, la livraison et l’installation des cinq machines du parc de Block Island, dont le groupe assurera également la maintenance pour une période de 15 ans. « Le contrat signé auprès de Deepwater Wind est une étape importante pour l’activité éolienne d’Alstom car il permet, d’une part, de poursuivre le développement technologique de l’Haliade 150 et, d’autre part, d’ouvrir des perspectives à l’international pour notre base industrielle française en cours d’établissement, en complément d’un marché domestique fort. Nous allons pouvoir démarrer la production dans les usines de Saint-Nazaire et  mettre en œuvre concrètement nos différents partenariats, en particulier avec des PME locales », explique Jérôme Pécresse, président d’Alstom Renewable Power, qui estime que ce contrat «démontre notre excellente dynamique commerciale dans l’éolien offshore et la crédibilité de notre plateforme technologique ».

 

 

Perspectives européennes et françaises

 

 

En dehors des Etats-Unis, le groupe convoite bien entendu les grands projets actuellement à l’étude en Europe. Au mois de décembre, KNK Wind, chargé du développement de projet pour Arcadis Ost 1 en Allemagne, a choisi l’Haliade 150 dans le cadre d'une demande de permis de construire liée à la mise en service de 58 éoliennes offshore sur environ 30 km2 en mer Baltique. Quant à la France, en plus des trois parcs remportés par EDF EN lors du premier appel d’offres lancé par le gouvernement, Alstom est en compétition avec son partenaire pour le second appel d’offres, portant sur les sites du Tréport et des Deux Iles (entre Yeu et Noirmoutier). Là encore, c’est sa machine de 6 MW qui est en course, avec une version à rotor agrandi pour le projet vendéen, qui nécessite une machine optimisée en raison de conditions de vent particulières.

Pour mémoire, l’Haliade 150, qui a été développée par le centre de recherche sur les énergies marines d’Alstom à Nantes, a vu la construction d’un prototype en bord de Loire, sur le site du Carnet, où la courbe de puissance de la machine a été validée l’an dernier, la certification finale de la machine étant attendue cette année. En parallèle, une première éolienne a été installée en mer, au large de la Belgique, fin 2013. 

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