Inaugurée à l'été 2015, Anemos, l’usine des chantiers nazairiens spécialement dédiées aux énergies marines, vient déjà de pousser les murs. Large de 35 mètres pour une hauteur de 16 mètres, l’atelier de fabrication vient, ainsi, de voir sa longueur portée de 90 à 120 mètres. « C’est le signe que nous croyons dans le marché des énergies marines, en particulier des champs éoliens en mer, qui vont continuer à se développer. A peine agrandi, notre atelier est déjà plein », se félicite Frédéric Grizaud, directeur de la Business Unit Energies Marines de STX France.
L'alvéole de peinture, l'aire d'assemblage et d'armement puis l'atelier de fabrication (© STX FRANCE - BERNARD BIGER)

L'atelier de fabrication après son extension (© MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

La sous-station Q34 (© STX FRANCE)
Anemos, où travaillent désormais quelques 300 personnes, pour moitié du chantier, tourne en effet à plein régime avec la construction de deux sous-stations électriques pour des parcs éoliens offshore en Europe du nord. Alors que la réalisation du « Q34 », une structure d’une puissance de 309 MW commandée par le consortium Otary, chargé de développer le champ Rentel en Belgique (42 éoliennes Siemens de 7 MW), vient de débuter, celle du « P34 » est déjà bien avancée. Destiné au projet Arkona (60 éoliennes Siemens de 6 MW), développé en Baltique par l’énergéticien allemand E.ON et le groupe norvégien Statoil, cette station géante de 385 MW, qui sera l’une des plus imposantes au monde, disposera d’un topside de plus de 4000 tonnes (contre 1200 tonnes pour le Q34). Ce dernier est constitué de trois imposants blocs métalliques. Le second se trouve désormais sur l’aire d’assemblage et d’armement, vaste espace de 6000 m² situé entre l’atelier de fabrication, d’où le bloc est sorti récemment, et l’alvéole de peinture, un bâtiment de 50 mètres de long pour 35 mètres de large et 25 mètres de haut, où se trouve désormais le premier bloc du P34. Le troisième élément du topside sortira pour sa part en début de semaine prochaine des installations nazairiennes de la société Tissot, chargée de sa réalisation.

La sous-station P34 (© STX FRANCE)
Une fois peints, les blocs seront acheminés sur l’aire de pré-montage bordant la cale de construction du chantier et seront assemblés dans celle-ci, directement sur la barge qui servira au transport de la sous-station. En plus du topside, qui abrite l’ensemble des installations électriques permettant de transformer le courant produit par les éoliennes avant de le renvoyer vers le réseau terrestre, STX France assurera le montage de la fondation, une structure métallique de type jacket.
Les Q34 et P34, qui seront respectivement livrées au printemps et à l’été 2018, constituent les seconde et troisième sous-stations électriques réalisées à Saint-Nazaire après celle de 218 MW livrée en 2014 à l’énergéticien Dong pour le champ britannique Westermost Rough. Autant de références qui font espérer, à Saint-Nazaire, d'autres commandes prochaines à l'export, en attendant que les contrats pour les premiers champs éoliens français tombent enfin.