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L’armement français Thomas Services Maritimes fait réaliser actuellement son premier navire de type Crew Transport Vessel (CTV), spécialement conçu pour l’éolien offshore. La coque du futur TSM Windcat 49 est sortie fin janvier du chantier Delavergne d’Avrillé, en Vendée, et a été mise à l’eau en fin de semaine dernière dans le port des Sables d’Olonne. De là, elle a été prise en charge par le TSM Penzer, qui va la remorquer vers un chantier néerlandais, où elle sera achevée. Le convoi est parti le 5 février et fait une halte à Brest avant de poursuivre sa route vers les Pays-Bas.

Premier de série et partenariat avec Windcat

Premier d’une série qui devrait comprendre plusieurs unités exploitées sur le marché français de l’éolien offshore, ce CTV sera exploité par TSM Windcat, structure créée par Thomas Services Maritimes et la société néerlandaise Windcat Workboats. « Ce sont les leaders en Europe pour ce type de navires de services à l’éolien offshore. Nous avons en fait créé TSM Windcat il y a une dizaine d’années et, depuis, nous attendions désespérément que les projets français d’éoliennes en mer démarrent. C’est désormais le cas et nous investissons donc, avec comme objectif non seulement de bénéficier en tant qu’armateur des retombées générées par la construction et l’exploitation de ces parcs, mais de nous-mêmes générer un maximum de retombées sur l’économie locale. C’est pourquoi nous avons notamment confié la réalisation de la coque de notre premier CTV au chantier Delavergne », explique à Mer et Marine Loïc Thomas, directeur général du groupe TSM.

Une unité de 24 mètres en aluminium et carbone

Ce catamaran à coque et timonerie aluminium et cabine en fibre de carbone est du type Windcat Mk 3.5, un modèle conçu par le partenaire néerlandais de TSM. Et le numéro 49 qu’il portera correspond au fait qu’il s’agira du 49ème CTV conçu par Windcat. Long de 24 mètres pour une largeur de 7.3 mètres et un tirant d’eau maximal de 2 mètres, il affichera une jauge de 61.78 GT. Sa vitesse de service sera de 25 nœuds et il pourra atteindre 31 nœuds en pointe avec une propulsion basée sur deux moteurs diesels MAN de 750 kW chacun entrainant deux lignes d’arbre.

 

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© WINDCAT WORKBOATS

Un CTV du même type que le futur TSM Windcat 49 (© WINDCAT WORKBOATS)

 

Doté d’une cabine comptant 26 sièges pour le transport de personnel, par exemple des techniciens de maintenance d’éoliennes, le navire disposera à l’avant d’une surface de pont de 51 m² permettant de transporter du matériel (11 m² à l’arrière), pour une capacité d’emport de fret de 10 tonnes. « Ce sera un navire extrêmement performant et très économique », souligne Loïc Thomas, qui ne cache pas l’ambition de l’armement de ne pas s’arrêter là : « le but est de constituer une flotte avec d’autres navires pour disposer avec TSM Windcat d’une offre française sur le marché de l’éolien offshore ». La construction d’un second CTV pourrait ainsi débuter prochainement.

Mise en service prévue d’ici l’été

Le premier de série doit être livré « dans le courant du premier semestre » et devrait être à l’œuvre l’été prochain sur ses premiers contrats au profit de l’éolien hexagonal. Est-ce pour Saint-Brieuc ? L’armateur ne souhaite pas pour le moment indiquer l’endroit où le TSM Windcat 49 est appelé à faire ses débuts. Il y a en tous cas plusieurs possibilités puisque les projets de premiers parcs français commencent à monter en puissance. Et les CTV peuvent répondre, avant la phase de maintenance des éoliennes une fois les champs en service, à des missions de survey ou encore de transport de personnel vers les navires chargés des travaux de construction.

 

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© MICHEL FLOCH

Le TSM Ouessant (© MICHEL FLOCH)

 

Une flotte qui se constitue depuis plusieurs années

Historiquement positionné sur le remorquage portuaire, l’armement Thomas, qui aligne une grosse vingtaine de navires et emploie environ 140 marins français, continue donc de développer son activité dans les travaux maritimes et les énergies marines : « Le remorquage portuaire est notre métier d’origine et il représente toujours une activité supérieure à celle des travaux offshore. Mais on est dans une vraie logique de constitution d’une flotte qui répond aux besoins des constructions maritimes avec le développement de savoir-faire complémentaires. Nous avons mis en service en 2020 un navire neuf, le TSM Ouessant, une unité DP2 qui peut loger 21 personnes et dispose d’équipements puissants, il y a deux ans c’était le Kermor, mais il y a aussi les Penzer et Dora, maintenant le CTV… ça commence à faire pas mal de navires ». Et pour Loïc Thomas, ce nouveau marché des EMR est très valorisant : « C’est important de soutenir le développement de la filière des énergies marines en France. On travaille avec les territoires, on construit de beaux navires très techniques, on développe des prestations de haut niveau avec des marins français et tout un savoir-faire à bord. C’est un nouveau monde et c’est extraordinaire de pouvoir participer à de grands projets industriels sur nos côtes et qui sont vertueux pour l’environnement ».

© Un article de la rédaction de Mer et Marine. Reproduction interdite sans consentement du ou des auteurs.

 

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