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Un an après son installation sur le site d’essais SEM-REV, au large du Croisic, et neuf mois après son entrée en production, quel bilan pour la première éolienne flottante construite en France et raccordée au réseau électrique ? « Cela se passe très bien, les performances du flotteur dépassent nos modélisations, nous sommes satisfaits des ancrages et la production est en phase avec ce que nous voulions », explique Bruno Geshier, directeur commercial et marketing d’Ideol.

Réalisé dans le cadre du programme européen Floatgen, ce démonstrateur est doté d’une éolienne de 2 MW et d’une fondation en béton d’environ 5000 tonnes, mesurant 36 mètres de côté pour 9.5 mètres de haut. Le flotteur, réalisé par le groupe Bouygues, est le premier à adopter le design Damping Pool conçu par Ideol.

Pendant deux ans au moins, l’éolienne, maintenue par six lignes d’ancrages innovantes fabriquées partiellement en nylon, va être testée sur le SEM-REV, site d’essais développé par Centrale Nantes à 22 kilomètres au large du Croisic. Cela en conditions réelles, y compris extrêmes, puisque les vents peuvent dans cette zone dépasser les 100 km/h et les houles atteindre 16 mètres en hiver.

Floatgen injecte l’énergie produite dans le réseau électrique terrestre via un câble export auquel elle est connectée. Certes, les fonds dans cette zone ne sont pas très importants, puisqu’ils atteignent une trentaine de mètres seulement, mais ils sont suffisants pour les besoins du démonstrateur, le design Damping Pool ayant en plus la particularité d’offrir un tirant d’eau très faible et d’autoriser le développement de parcs éoliens flottants à partir de 40 mètres de profondeur, même avec des machines de 10 MW, soit une puissance cinq fois plus importante que la turbine Vestas actuellement déployée.

Floatgen sera amenée à rester un ou deux ans encore sur le SEM-REV. « Nous allons maintenant installer les équipements nécessaires pour permettre la mesure exacte de la courbe de puissance. Les performances pourront être établies par un tiers afin d’obtenir une certification. Cette éolienne est un laboratoire à taille humaine qui nous permet également de tester de nombreuses choses, par exemple des procédures de maintenance ».

Parallèlement, Ideol accumule aussi du retour d’expérience avec un second démonstrateur, cette fois au Japon et équipé d’une fondation Damping Pool réalisée en acier. « Nous avons maintenant deux flotteurs en exploitation. Celui du Japon a été mis à l’eau en septembre dernier et a résisté sans problème cet hiver au passage de trois typhons. Au Japon, nous montons en puissance avec une équipe locale et nous travaillons sur des projets de fermes commerciales ».

En France, en attendant le lancement des futurs appels d’offres pour des parcs commerciaux, Ideol est engagé dans l’une des quatre futures fermes pilotes qui vont être implantées en Atlantique et en Méditerranée. Il s’agit du projet EolMed, piloté par Quadran Energies Marines et qui porte sur l’installation de quatre éoliennes Senvion de 6 MW montées sur des flotteurs Ideol et qui seront installées au large de Gruissan (Aude), à 18 kilomètres des côtes et par 60 mètres de fond.

 

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