Les 1100 élèves de l’Ecole Nationale Supérieure Maritime rentrent progressivement dans cette nouvelle année scolaire, qui voit un certain nombre de changements se mettre en place. A commencer par l’application du nouveau plan de spécialisation des quatre sites de l’Ecole. A Marseille, l’ensemble des élèves entrant de la filière ingénieur/officier polyvalent ont été regroupés : ils y effectueront les trois premières années de leurs cycles de formation. « La transition s’effectue sans problème majeur, même si des ajustements seront encore nécessaires », rapporte Hervé Moulinier, président de l’ENSM, « des travaux continuent à être effectués pour réaménager des salles de classe ». A compter de la rentrée 2015, il n’y aura plus aucun élève de filière polyvalente sur le site du Havre qui accueillera les 4ème et 5ème année (pour les élèves s’orientant vers une carrière navigante ou une spécialisation d’ingénieur dans les domaines nautiques et logistiques). « Cette transition va impliquer des mouvements de professeurs, qui vont se poursuivre cette année », précise Hervé Moulinier.
Le Havre dans l'attente de son déménagement
Au Havre, cette année scolaire est celle de la transition. A la rentrée 2015, l’école devrait intégrer le nouveau bâtiment, en construction sur les docks du centre-ville. « La nouvelle école devrait être livrée en avril 2015, nous devrions donc pouvoir être installés pour la rentrée 2015. Des discussions sont en cours avec d’autres établissements d’enseignement supérieur havrais avec qui nous allons partager ces locaux ». C’est également en septembre prochain que va démarrer, au Havre, la nouvelle formation officier chef de quart passerelle international (OCQPI), destinée aux futurs officiers souhaitant naviguer au pont sous pavillon étranger. « Le cours préparatoire à l’OCQPI a été ouvert cette année au Havre. Nous avons de nombreux candidats pour cette formation, français et étrangers, majoritairement entre 18 et 25 ans ». Nouvelle arrivée cette année au Havre, la formation d’officiers électroniciens et systèmes de la marine marchande, jusqu’ici dispensée à Saint-Malo.
Saint-Malo se renforce sur les filières machine
Le site malouin a également vu un important changement cette rentrée puisque c’est la première des officiers chef de quart machine / chef 8000 kW. Une formation initiale en trois ans, qui prend la suite des anciens OCQM, qui s’effectuaient en deux ans jusqu’ici. Le site a reçu un nouveau simulateur machine, qui permet de travailler sur l’ensemble des propulsions actuelles, dont celle au GNL. D’ici quatre à cinq ans, Saint-Malo devrait regrouper l’ensemble des formations machine de la filière professionnelle, dont une partie est actuellement dispensée à Nantes. Trois professeurs ont été recrutés, d’autres pourraient suivre. « Nous avons par ailleurs le projet d’agrandissement du CESAME (centre d’entraînement à la survie et au sauvetage en mer), que nous voudrions équiper de simulateurs pour le sauvetage hélico. Nous devons encore en boucler le financement ».
Nantes va développer la recherche
Enfin, Nantes va conserver la filière professionnelle pont et devrait également devenir le siège des formations ingénieurs paramaritimes orientés vers les aspects techniques. « Nous sommes en train de poser les bases de ces futures formations. Comme au Havre pour la logistique, nous discutons avec les établissements supérieurs nantais, comme l’Ecole Centrale, pour mettre en place des formations cohérentes que nous devrons ensuite faire valider par la commission pour le titre d’ingénieur. Par ailleurs, nous allons y développer la recherche. Plusieurs projets et travaux sont déjà en cours ».
Réforme du concours d'entrée en filière ingénieur
Parmi les chantiers actuellement en cours pour les quatre sites se trouve le développement de l’enseignement numérique, « les supports d’enseignements et la documentation en ligne vont constituer une base de données commune et évolutive, pour nos élèves et enseignants et pourquoi pas pour d’autres acteurs intéressés ». Le concours d’entrée en filière ingénieur, basé jusqu’ici sur des épreuves de mathématiques, physique, français et anglais niveau bac, devrait évoluer. « Il s’agira toujours d’un concours. Les pistes de réflexion s’orientent vers une épreuve qui ne comporterait plus d’épreuves de mathématiques et de physique, mais uniquement de français et d’anglais maritime. « Pour le niveau en matière scientifique, nous étudierons le dossier scolaire, comme cela se pratique dans de nombreuses écoles d’ingénieurs. Et chaque candidat passera également un entretien individuel pour évaluer sa motivation ».