Evelyne Iliou est directrice générale par intérim de l’Ecole Nationale Supérieure Maritime jusqu’à la nomination, d’ici la fin de l’année, d’un nouveau titulaire à ce poste. Nous faisons le point avec elle sur la rentrée de l’ENSM
MER ET MARINE : L’emploi des officiers de marine marchande est actuellement en très forte hausse, après plusieurs années très difficiles. Quelle conséquence cela a-t-il sur l’ENSM et notamment le nombre d’élève admis ?
EVELYNE ILIOU : En effet, nous sommes actuellement dans une situation de plein emploi, ce qui est une excellent nouvelle pour nos élèves. Et pour tous nos élèves, puisque la pénurie actuelle de jeunes officiers polyvalents amène certains capitaines d’armement à venir également vers nos élèves et officiers monovalents qui, du coup, profitent également de ce retour au plein emploi. C’est une excellente nouvelle pour nos formations d’officiers chef de quart machine de Saint-Malo mais aussi pour tous les officiers issus de la filière de la promotion sociale.
En ce qui concerne le nombre d’élèves admis, nous avons déjà augmenté les effectifs pour la filière ingénieur/officier polyvalent qui ont été portés à 150 pour la rentrée 2019 contre 130 en 2018, pour répondre aux besoins des armateurs. La décision d’augmenter les effectifs dépend du conseil d’administration de l’ENSM. Nous essayons de répondre au mieux aux demandes des armateurs, mais nous devons également être prudents. Chaque augmentation d’effectifs se traduit par une augmentation de charges pour l’ENSM (en heures professeurs, en matériels pédagogiques) , le tout avec un budget constant.
Quel est l’état des effectifs sur les quatre sites de l’ENSM pour cette nouvelle année ?
Nous avons un effectif total à la rentrée de septembre de 910 élèves sur les quatre sites : 370 à Marseille, 270 au Havre, 160 à Saint-Malo et 110 à Nantes. Sur l’année, cet effectif monte à 1110 élèves inscrits, des rentrées s’effectuant plus tard dans l’année.
Il est intéressant de noter une croissance significative des effectifs de la filière ingénieur non navigant EGN/DMO à Nantes. Les élèves issus de cette filière trouvent également très facilement des stages et des emplois, notamment dans l’industrie des énergies marines renouvelables. C’est très encourageant.
CMA CGM va s’installer dans une partie des locaux du site marseillais de l’ENSM. Où en est-on de ce dossier ?
La convention d’occupation temporaire qui sera conclue entre l’ENSM et CMA CGM est quasi finalisée. Elle a été présentée lors du dernier CA de l’ENSM le 10 septembre. CMA CGM va installer un centre de formation interne, notamment pour son personnel sédentaire. Il va s’agir d’une académie totalement indépendante de l’ENSM. Et nous travaillerons sur des partenariats.
Le site de Saint-Malo devrait prochainement déménager dans un nouveau site, à proximité du lycée maritime Florence Arthaud. Comment se présente cette opération ?
Tous les feux sont au vert. La Région Bretagne, qui assure la maitrise d’ouvrage, avance sur le dossier Le financement du projet est désormais garanti et nous visons une entrée sur site pour la rentrée 2021 au plus tôt. Tous les acteurs, Etat et collectivités, sont très impliqués et tout devrait se passer dans les meilleures conditions. Ce déménagement permettra notamment de développer de nouveaux partenariats et de mutualiser des équipements avec le LPM et l’IUT voisins. Tout en réduisant de manière significative les charges de fonctionnement pour l’ENSM.
Les services support de l’ENSM, auparavant réparti sur les quatre sites, sont en cours de regroupement au Havre. Le calendrier prévu est-il respecté ?
Les objectifs de septembre 2019 sont atteints, ceux fixés pour mars et septembre 2020 sont en avance de réalisation. Nous avons procédé à des recrutements au Havre, la grande majorité des agents des autres sites concernés par ce regroupement ayant jusqu’ici préféré ne pas déménager pour suivre leurs postes. Les nouvelles équipes sont investies, motivées, et reprennent les dossiers.
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Propos recueillis à Saint-Malo par Caroline Britz,© Mer et Marine, septembre 2019