Ils l'attendent depuis 6 h 30 du matin. Sur la jetée numéro 15 de Manhattan, aux portes de Wall Street toujours endormi. Serge Weibel et son petit-fils Virgil voulaient être sûrs de ne rien rater de l'arrivée de l'Hermione à New York, hier matin. Équipés d'une caméra vidéo et d'un appareil photo, ils sont venus de La Rochelle. « J'ai promis d'envoyer mes meilleures photos à des soutiens de l'Hermione en France », glisse Serge, retraité. Vers 9 h 30, avec un peu de retard sur le planning, la frégate se fraye un passage, voiles ferlées, entre les nombreux bateaux-taxis et ferries qui quadrillent la baie de New York, tirant quelques coups de canons avant de s'amarrer. Les quatre-vingt gabiers à bord, sur le pont ou perchés dans les mâts, saluent la centaine d'enthousiastes venus les accueillir en entonnant des chants marins. À quai, Louis Chasseriau, venu de Rochefort, n'en revient pas : « C'est assez énorme de la voir. J'étais au collège quand ils ont commencé à la construire. Aujourd'hui, j'ai 32 piges, je suis à New York et elle arrive ! »
Le point culminant
New York est le point culminant du déplacement de l'Hermione aux États-Unis. Plusieurs manifestations sont prévues en marge de sa venue, dont la décoration, demain, d'une vingtaine de vétérans en présence de Ségolène Royal et Jean-Yves Le Drian. Le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine, elle emmènera un cortège de 300 petits bateaux pour passer devant la Statue de la Liberté. « La Fayette est venu aux Etats-Unis à bord de l'Hermione pour les libérer. C'est très symbolique que nous soyons ici pour marquer cette journée », explique le commandant Yann Cariou, en costume d'époque.
Trois mille personnes ont visité l'Hermione lors de ses différentes escales américaines, selon les organisateurs, à New York, elle sera ouverte au public jeudi et vendredi. Elle doit également accueillir plusieurs évènements privés destinés à lever des fonds pour financer son voyage et les manifestations qui l'entourent. En attendant de repartir, le 5 juillet, l'équipage, lui, va pouvoir profiter de New York en dehors des périodes de maintenance du navire. « On était tous impatient de venir à New York », témoigne Toihirou Sidimcolo, élève au lycée maritime de La Rochelle. « Arriver à bord de l'Hermione, c'est inoubliable ».
Un article de la rédaction du Télégramme