Deux importantes saisies de cocaïne ont été réalisées par les autorités françaises à bord de cargos en provenance du Brésil. Transportant tous les deux une cargaison de tourteaux de soja, un produit utilisé pour l’alimentation du bétail, ils ont été contrôlés à leur arrivée dans des ports bretons. En tout, près de 360 kilos de poudre blanche ont été interceptés pour une valeur marchande estimée à environ 30 millions d’euros. Mais alors que les prises se multiplient depuis un certain temps, ces saisies ne constituent sans doute que la face émergée d’un iceberg. Avec le risque de voir, sur fond de démocratisation de la consommation de cocaïne, les trafiquants tenter d’inonder les ports français pour répondre à un marché en plein développement, notamment dans l’Hexagone.
Première opération au large de Lorient
La première prise a été réalisée sur le Falkonera, navire de 229 mètres et 81.600 tonnes de port en lourd immatriculé au Libéria. Suite à un ciblage de la cellule de renseignement et d’orientation des contrôles maritimes, une unité du service garde-côtes des douanes basée à Nantes, le vraquier a été contrôlé dans la nuit du 9 au 10 février dès son arrivée dans la zone d’attente de Groix, devant le port de Lorient. Parti du port brésilien de Paranaguá fin janvier, il devait débarquer dans les jours suivants une cargaison de tourteaux de soja. Ce sont les douaniers de la brigade garde-côtes de Lorient, à bord de la vedette Kan Avel, qui sont intervenus. « Les investigations débutent au niveau du pont principal, en présence du capitaine et des marins du navire, tous de nationalité indienne. À 2h30, une équipe de plongeurs des douanes débute une inspection de la coque du navire. Trente minutes plus tard, l’évaluation met en lumière une anomalie sur l’une des grilles d’eau de mer (sea chest). L’éclairage du conduit fait apparaître plusieurs ballots dissimulés, immergés et conditionnés de façon étanche. À l’issue des opérations de plongée, les tests pratiqués sur la poudre blanche contenue dans les ballots réagissent positivement à la cocaïne. Le capitaine est immédiatement placé en retenue douanière, le procureur de la République de Lorient en est aussitôt avisé », expliquent les douanes.
Les investigations se sont poursuivies avec le renfort du patrouilleur Kermorvan, basé à Brest, ainsi qu’une équipe cynophile de la brigade de surveillance intérieure (BSI) de Rennes. Au final, 180.3 kilos de cocaïne, pour une valeur marchande de 15 millions d’euros, ont été saisis. La drogue a été ramenée au port de Lorient et prise en charge par la police, dont une équipe de protection du RAID, pour être détruite, le convoyage s’effectuant au moyen d’un véhicule blindé.