Le chiffre est colossal. Une étude, publiée lundi 20 janvier, estime qu’il faudrait 1000 milliards de dollars (soit plus de 900 milliards d’euros) d’investissements dans le développement de nouvelles technologies pour remplir les objectifs de l’OMI de réduire de 50% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. L’étude a été menée par l’UMAS (University maritime advisory services), qui regroupe l’University college de Londres (UCL) et l’Energy transitions commission (ETC, un panel d’experts).
Les chercheurs estiment qu’il faudrait investir 40 à 60 milliards de dollars, chaque année, entre 2030 et 2050, pour atteindre les objectifs de 50 % de réduction par rapport aux niveaux de 2008. À quoi il faudrait encore ajouter 400 milliards pour décarboner complètement l’industrie en 20 ans, soit 1.2 à 1.6 billion de dollars au total.
De tels investissements permettraient, selon l’étude, de développer la production de nouveaux carburants, des chaînes d’approvisionnement et d’une nouvelle flotte ou de navires convertis. 87% de ces investissements devraient être faits pour des infrastructures à terre pour produire ou stocker les carburants verts. Le reste concerne directement les navires avec l’évolution nécessaire des machines et des moyens de stockage à bord. Ces estimations privilégient le développement de l’ammoniac comme carburant, mais d’autres hypothèses envisagent l’hydrogène, le méthanol ou d’autres combustibles, ce qui ne modifie pas beaucoup les projections, selon les chercheurs.
Pour rappel, les principales organisations du transport maritime ont récemment proposé de créer un fonds de 5 milliards de dollars sur 10 ans, en prélevant 2 dollars à la tonne de carburant. Objectif : financer de la R&D pour permettre la décarbonation du shipping.