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« Finalement c’est juste de la technologie spatiale ». Les éclats de rire accueillent la fin du discours d’Heidi Wolden, directrice de l’armement norvégien Norled, à bord du ferry Hydra. En cette fin mars, à Hjelmeland, une toute petite commune de la province du Rogaland, près de la ville norvégienne de Stavanger, c’est tout simplement une première mondiale qui se tient. Le ferry amphidrome Hydra, sur lequel Mer et Marine a embarqué, va effectuer sa première traversée vers Nesvik, de l’autre côté du fjord, propulsé par de l’hydrogène liquide. Et, comme le souligne Erlend Hoyland, directeur technique de Norled, « il n’y a que deux types de véhicules au monde à utiliser l’hydrogène liquide comme combustible : les fusées et nous ».

Pour mémoire, l'hydrogène liquide sert, dans ce type de propulsion, à alimenter une pile à combustible. La réaction inverse de l'électrolyse permet de créer de l'électricité dans cette dernière, constituée d'un empilement de membranes placées entre des plaque bipolaires. La pile, alimentée en hydrogène, fournit de l'électricité dès qu'elle est alimentée et ne génère que de la chaleur et de l'eau. Dans le cadre d'une propulsion, elle est donc reliée à un moteur ou à des batteries, alimentant elles-mêmes un moteur. 

L'hydrogène liquide présente l'avantage de prendre moins de place de stockage que l'hydrogène gazeux, ce qui offre une plus grande autonomie. Il doit néanmoins être stocké à très basse température, -253°, ce qui rend son usage restreint pour le moment. En dehors d'Hydra, et précisément pour ces raisons techniques, la propulsion maritime ne s'est pas encore franchement engagée sur la piste de l'hydrogène liquide, lui préférant pour les projets actuellement en réflexion l'hydrogène gazeux.

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