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Mieux utiliser l’énergie électrique. « C’est le cœur de métier d’ABB et c’est aussi ce que nous voulons faire sur les navires et dans les ports », résume Alain Togna, qui travaille au département marine, ouvert à Marseille depuis 2009, du groupe d’ABB en France. Ce groupe, qui emploie plus de 140.000 personnes à travers le monde et qui réalise un chiffre d’affaires de 41.5 milliards de dollars, a développé son expertise dans l’énergie et l’automation dans de nombreux  secteurs industriels, de transport, dans les infrastructures ou encore les énergies renouvelables.

« Le fait d’appartenir à un groupe qui développe des produits et applications sur l’ensemble du secteur de l’électricité permet de bénéficier d’une R&D avancée dans de nombreux domaines », explique Alain Togna. Le groupe ABB, qui fonctionne en divisions spécialisés et en centre d’excellence dédiés à certains secteurs professionnels, est présent dans la marine depuis longtemps « les turbocompresseurs de notre usine de Baden, en Suisse, équipent près de 88% des moteurs lents ». Et puis il y a aussi les Azipod (Système de propulsion azimutale) qui équipent déjà une large gamme de navire : le paquebot Harmony of the Seas, en construction à Saint-Nazaire, qui va  être propulsé par trois pods de 20 MW ; les futurs méthaniers destinés à l’exploitation du terminal de Yamal en Russie ; les navires de croisière  de Ponant, mais également des navires offshore ou des brise-glaces. « Notre dernier-né, l’Azipod D vise une clientèle de navires entre 70 et 120 mètres, avec des pods de 5 à 7 MW. Nous avons utilisé la technologie que nous installions sur les grosses unités pour l’adapter à cette gamme de navires qui n’avait pas encore de produits dédiés », détaille Heikki Bergman (Responsable construction neuves), d’ABB France.

 

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© ABB

Azipod sur l'Harmony of the Seas (ABB)

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© ABB

Schéma de distribution d'énergie des futurs méthaniers de Yamal (ABB)

Système de batteries, réseau de distribution intelligent, mais également automates et monitoring : ABB veut pouvoir proposer un panel complet de produits à combiner en fonction de l’utilisateur. Amarcon, filiale d’ABB basée aux Pays-Bas, a développé le système Octopus, une suite logicielle d’aide au pilotage du navire. Doté d’un puissant algorithme qui, à partir de capteurs mesurant les vibrations, la consommation, les rotations de l’arbre d’hélice, la stabilité, les vagues ou encore les émissions, permet de donner des indications au navigateur pour régler son régime moteur, réduire les risques de sloshing ou les mouvements de plateformes pour les navires offshore. Toutes les données, immédiatement traités et accessible par la passerelle, sont acheminées par GPS vers un centre de décision à terre où elles sont analysées. « En France, nous équipons les porte-conteneurs de CMA CGM et des vraquiers de Louis Dreyfus Armateurs », rapporte Leon Adegeest, directeur d’Amarcon.

 

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© ABB

Système Octopus (ABB)

 

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© ABB

Octopus (ABB)

Des produits dédiés et un savoir-faire global : « ce que nous voulons désormais, c’est réunir tous ces savoir-faire pour pouvoir accompagner le client dans un projet de A à Z », reprend Alain Togna. « Des solutions existent pour construire, grâce aux systèmes électriques, un bateau efficient et respectant les normes en matière de rejets polluants. Pour cela, il faut définir, avec le client, un profil d’utilisation du navire. A partir de celui-ci, nous allons chercher la meilleure combinaison dans notre vaste portfolio de produits pour chercher à offrir le système optimal pour la propulsion ; la production d’énergie, l’automation tout en rationnalisant les couts de maintenance, toutes les solutions existent, il suffit de les appliquer ».

« L’électricité sur les navires est au cœur de la transition énergétique du secteur ». Face aux inquiétudes et à certaines réticences de professionnels rôdés au « tout  mécanique », les électriciens se doivent de fournir des systèmes simples, sûrs et à la maintenance aisée. « Il nous faut convaincre que plus le bateau est électrique, plus il est intelligent », sourit Alain Togna. Et qu’il pourrait même faire bien plus que simplement naviguer. « Nous avons beaucoup travaillé sur l’alimentation des navires par le courant de quai. Ce qui nous a amené à réfléchir à l’inverse ». Le navire qui devient une source d’énergie pour le quai. « Tout existe déjà : nous avons des systèmes qui maintiennent la tension et la fréquence, les connexions à terre et celles du bord : nous avons déjà imaginé la possibilité pour un bateau propre, en terme d’émission, d’envoyer l’énergie qu’il produit vers la terre, comme une centrale énergetique ». Une solution qui pourrait permettre de résoudre les problèmes énergétiques de certaines territoires, et notamment les îles.

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