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Depuis le 23 février, soit depuis près de six semaines, le petit cargo Karl est amarré au cinquième bassin du port de commerce, avec sa cargaison de 800 tonnes de semence de pommes de terre. Six semaines d'attente pour un hypothétique appareillage à destination de l'Algérie et du port de Mostaganem. À bord, même si les marins originaires, en majorité, du Honduras affichent un sourire de façade, on sent que l'inquiétude augmente de jour en jour. Au fur et à mesure également que les provisions dans les réfrigérateurs diminuent.

Laure Tallonneau, l'inspectrice d'ITF, le syndicat international de marins, déploie chaque jour des efforts afin de débloquer la situation et de faire payer les salaires dus et les rapatriements. En vain. L'armateur suédois, toujours en conflit avec le précédent propriétaire du navire, ne vient plus à bord, invoquant des problèmes de santé qui l'empêchent de se déplacer. La société Élorn Plants, expéditeur de la marchandise d'une valeur de 360.000 €, s'inquiète pour l'état de la cargaison, qui aurait dû être débarquée depuis longtemps de l'autre côté de la Méditerranée. Le niveau du gazole continue à descendre ; les groupes électrogènes alimentant l'installation frigo des cales en ont encore pour quelques semaines de carburant, mais celui-ci est insuffisant pour un appareillage du navire. Dans quelques jours, les marins ne pourront s'alimenter que grâce à la solidarité d'associations brestoises, à moins qu'une décision n'intervienne entre-temps. 

Un article de la rédaction du Télégramme

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