Aller au contenu principal

La compagnie bretonne a bon espoir de commander, sous peu, un nouveau navire au chantier STX France de Saint-Nazaire.  C’est Jean-Marc Roué qui l’affirme dans les colonnes d’Ouest France. Le président du Directoire de la compagnie a manifestement été interrogé suite à la diffusion d’un article sur le sujet dans Mer et Marine jeudi dernier.

Comme nous l’écrivions, Brittany Ferries souhaite que ce bateau, propulsé au gaz naturel liquéfié et étudié avec STX France, entre en service en 2017. D’ici là, l’armement de Roscoff prévoit de convertir au GNL trois de ses navires les plus récents : L’Armorique et le Mont St Michel dès janvier 2015, puis le Pont Aven en 2016.

Long de 210 mètres pour une largeur de 31 mètres et un tirant d’eau de 6.8 mètres, le projet de nouveau navire de Brittany Ferries présente une jauge de 52.500 GT. Développant une puissance de 34 MW, le navire doit pouvoir atteindre la vitesse de 25 nœuds. Sa consommation annuelle en GNL est estimée à 56.600 m3, soit 25.500 tonnes. Il est conçu pour transporter 2400 passagers, ainsi que 650 voitures et 40 pièces de fret sur 2500 mètres linéaires de garages.

 

 

81915 pegasis brittany
© BRITTANY FERRIES

Avant-projet de nouveau navire pour Brittany Ferries (© : DR)

 

 

Comment financer tout cela ?

 

 

Malgré la volonté de la compagnie de commander rapidement ce navire, la signature du contrat n’est pas encore faite. D’abord, il faut réunir le financement, ce qui n’a rien d’évident actuellement pour la compagnie, qui sort d’une période difficile et dont les navires appartiennent à des sociétés d’économie mixte intégrant les collectivités locales. Ensuite, pour mettre en œuvre son « plan GNL », qui au total devrait se chiffrer entre 200 et 250 millions d’euros, Brittany Ferries compte beaucoup sur des subventions publiques. Jean-Marc Roué demande, ainsi, un soutien à hauteur de 40% des investissements, ce qui est loin d’être gagné. Pour l’heure, seules deux aides peuvent être considérées comme acquises. L’une, dans le cadre de Pegasis. Porté par STX France, ce projet de propulsion innovante au GNL, qui concerne aussi bien le projet de Brittany Ferries que celui de la SNCM, fait partie des dossiers retenus au titre du premier appel à manifestation d’intérêt « Navires du Futurs ». Grâce au programme des investissements d’avenir, il devrait bénéficier d’une enveloppe de 30 à 35 millions d’euros, la plus grosse partie sous forme d’avances remboursables. En parallèle, le dernier Comité interministériel de la mer (CIMER) a annoncé le lancement, en 2014, d’un appel à projets pour la mise en place, dans un ou deux ports, d’un système de distribution de GNL. Brittany Ferries pourrait donc bénéficier d’un soutien public afin d’équiper le port de Roscoff d’un tel dispositif. Quant aux aides à la conversion des navires déjà en service, elles sont apparemment euro-compatibles mais, jusqu’ici, le gouvernement n’a encore pris aucun engagement en ce sens. 

Aller plus loin

Rubriques
Marine marchande
Dossiers
Brittany Ferries Chantiers de l'Atlantique