Après l'annonce, il y a quelques semaines, de la fermeture de BW Maritime France, filiale tricolore du groupe BW qui emploie 53 marins et 10 sédentaires, les représentants du personnel déplorent, dans un communiqué, une « liquidation pure et simple d'une société pourtant reconnue par les acteurs du secteur maritime (affréteurs, majors pétrolières, administration, sociétés de classification...) comme étant une société extrêmement sérieuse et dont les qualités et le professionnalisme de ses collaborateurs sont exemplaires». Le groupe BW Maritime, issu de la fusion entre le Norvégien Bergesen et le Singapourien Worldwide, a décidé, début janvier, de fermer sa filiale française, victime à la fois de la crise économique et du fort ralentissement du marché du raffinage. « La stratégie du groupe, arrêtée l'année dernière, est la centralisation des activités à Singapour et le remplacement des officiers français et européens par des officiers principalement d'Asie (Chinois, Philippins et Indiens), dans des conditions de rémunération et de couvertures sociales inférieures », écrivent les représentants du personnel, qui craignent que malgré la mise en place d'un plan de sauvegarde de l'emploi, les employés aient des difficultés à retrouver du travail. Des conséquences pour l'ensemble du marché pétrolier français Au-delà de la fermeture de l'entreprise, les représentants craignent également des conséquences pour l'ensemble de la filière pétrolière française. « Cette fermeture engendrera aussi un affaiblissement substantiel de la formation maritime, pourtant principale pourvoyeuse d'expertise navale nécessaire dans les filières pétrolières et parapétrolières ». Avec le dépavillonnement des cinq navires de BW Maritime France disparaît également 20% de la flotte de supertankers français et 10% du transport de pétrole dépendant de la loi de 1992 garantissant les « approvisionnement de sécurité », stratégiques pour la France. « Cette carence dans la sécurisation de l'approvisionnement des hydrocarbures en France risque de prendre encore plus d'ampleur dans les mois à venir du fait de la mutation et de la transformation du paysage du raffinage français », poursuivent les syndicats. « Elle montre enfin le caractère obsolète de la loi N° 92-1443 du 31 Décembre 1992 vis-à-vis des réalités actuelles de consommation. Cette loi ne prend, en effet, pas en compte l'augmentation constante des importations de produits raffinés et de gaz naturel au détriment du volume de pétrole brut raffiné sur le sol français ».
BW Maritime : Les syndicats déplorent une fermeture brutale
Par
Caroline Britz
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06/02/2012

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