Le groupe de géophysique français CGG vient de publier de très mauvais chiffres pour le troisième trimestre, avec une perte de plus d’un milliard d’euros pour un chiffre d’affaires de 470 millions d’euros. Les conséquences ne se sont pas faites attendre : le groupe a annoncé le licenciement de 930 salariés, dont 310 en France et la réduction de sa flotte de navires sismiques à 5 unités seulement d’ici le deuxième trimestre 2016.
Depuis plus d’un an, comme le reste du secteur pétrolier, CGG subit les conséquences de la dégringolade du prix du baril. Les majors mettent un sérieux coup de frein sur les investissements, et, en premier lieu, la très onéreuse prospection sismique. Avec comme conséquence immédiate, pour les entreprises de géophysique, des pertes importantes largement liées aux coûts d'exploitation de leurs moyens d’acquisition, navires sismiques en tête.
Une flotte de cinq navires, tous norvégiens
CGG, qui comptait 18 navires il y a encore trois ans, n’a cessé de réduire la voilure. Sa flotte est actuellement composée de cinq navires français, propriétés de CGG et armés par GeofieLD (co-société entre CGG et LDA), les Oceanic Challenger, Geo Celtic, Geo Caribbean, Geo Coral et CGG Alizé et six navires norvégiens affrétés auprès d’Eidesvik (Oceanic Sirius, Oceanic Vega et Viking Vision) et Volstad (Geo Caspian, Oceanic Endeavour, Oceanic Champion).
Au siège du groupe, on précise que « CGG va mettre en cocon les bateaux que nous possédons. Nous allons continuer à opérer les bateaux que nous louons sous forme de charte. A la fin de la période de charte d'un navire loué, celui-ci sera remplacé par un des navires que nous possédons ». Ce qui signifie donc que les désarmements vont concerner les bateaux français, dont les équipages sont ceux de LDA.
Edouard Louis-Dreyfus choqué de cette décision
« Cette décision est incompréhensible », s’indigne Edouard Louis-Dreyfus, président du groupe LDA. « Nous sommes surpris et choqués. CGG a choisi de se baser sur des considérations purement financières et de privilégier un pavillon étranger alors que nos équipages ont effectué de l’excellent travail sur les bateaux que GeofieLD avait en gestion. Nous trouvons cela bien peu patriotique et bien peu solidaire », dénonce-t-il en indiquant que le risque est désormais que « cela mette fin à l’activité sismique chez LDA ».
Les six bateaux gérés par GeofieLD devraient être désarmés pour une durée de deux ans, ce qui va, évidemment, avoir un impact sur les emplois de navigants. « 82 postes d’officiers français sont concernés par cette décision. Notre souci est désormais de trouver des solutions pour préserver un maximum d’emplois ». Les réunions des comités d'entreprise navigants et sédentaires se sont tenus hier au siège de l'armement.
Un secteur mondialement ralenti
L’ensemble des sociétés du secteur souffre, à l’exception notable de Polarcus qui annonce un bon troisième trimestre. Le norvégien PGS a annoncé avoir repoussé la livraison des Ramform Hyperion et Thethys ainsi que le désarmement des Ramform Explorer, Challenger, Viking, Vanguard et Valiant, les deux derniers étant remplacés par les Sanco Swift et Sword, affrétés après que Dolphin les ait rendu à leur armateur. Par ailleurs, Dolphin a également négocié avec GC Rieber la fin de la charte-partie du Polar Duke. L’américain WesternGeco, filiale d’acquisition du groupe Schlumberger, avait déjà fortement réduit sa flotte fin 2014.