Cinq institutions des Nations unies demandent « instamment » que les gouvernements accordent « la priorité aux gens de mer et aux équipages d’aéronef dans leurs programmes nationaux de vaccination ». Cette déclaration a été signée de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), l'Organisation internationale du Travail (OIT), l'Organisation maritime internationale (OMI), l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Les auteurs estiment qu’il faut faciliter la circulation des marins, rappelant qu’il s'agit de « travailleurs clés appelés à traverser des frontières, ce qui peut les amener à devoir présenter une preuve de vaccination contre la Covid-19 pour satisfaire aux conditions d'entrée exigées dans certains pays. Et ce, malgré la recommandation de l’OMS qui estime que les pays ne devraient pas exiger de passeport vaccinal vues « les incertitudes cruciales qui subsistent au sujet de l'efficacité de la vaccination pour réduire la transmission et en raison de la disponibilité limitée des vaccins ». Ils demandent encore aux gouvernements d’identifier les problèmes qui pourraient concerner les marins. En effet, ces derniers passent de longues périodes en mer, ce qui peut compliquer leur vaccination.
Enfin, ils appuient l’élaboration d’un « cadre international harmonisé pour la délivrance de certificats de vaccination », afin de faciliter les voyages internationaux. L’International Chamber of Shipping (ICS) avait signalé que l’apparition de passeports vaccinaux pourrait compliquer les déplacements des marins. En particulier pour ceux venant de pays en développement (900.000 marins concernés) qui auront plus tardivement accès aux vaccins, probablement pas avant juillet. La situation pourrait encore être compliquée par les choix des pays de ces marins, s’ils utilisaient des vaccins qui ne sont pas reconnus dans d’autres pays.
Les cinq institutions rappellent que plus de 80% du commerce mondial en volume est acheminé par voie maritime. Ainsi, « l'économie mondiale dépend des 2 millions de gens de mer qui exploitent la flotte mondiale de navires marchands ». Or, « les gens de mer ont été durement touchés par les restrictions de voyage imposées pendant la pandémie ».
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