Le catamaran Condor Rapide, affecté au service entre Saint-Malo et les îles anglo-normandes de Jersey et Guernesey, est resté à quai hier pour la cinquième journée consécutive en raison d’un mouvement de grève d’une partie des marins et personnels hôteliers. Condor Ferries, qui arme des navires sur ces liaisons depuis les années 60, est basé à Jersey et sa flotte est pavillonnée aux Bahamas. La compagnie emploie actuellement une cinquantaine de marins et personnels hôteliers français.
Le mouvement, soutenu par la CGT des marins du Grand Ouest et l’ITF (International Transport Workers Federation, fédération internationale des syndicats des travailleurs des transports), fait suite à des demandes répétées de l’amélioration de la couverture sociale des employés français. Ceux-ci sont en effet dans une situation précaire : aucun statut ne leur permet d’être correctement assuré pour la santé et la retraite. « Nous ne pouvons bénéficier d’assurances privées réservées aux expatriés puisqu’elles ne s’appliquent qu’à l’étranger, où nous ne sommes qu’une petite partie du temps. En même temps nos contrats de travail ne prévoient pas de rattachement à une assurance sociale publique, comme la Sécurité sociale », explique l’un des grévistes. La Caisse Primaire d’Assurance Maladie d’Ille-et-Vilaine, dont dépend la majorité des salariés, a réussi à « bricoler » un arrangement, mais qui est loin d’assurer un statut pérenne pour la couverture des salariés.
« Nous demandons donc un changement de pavillon des navires de Condor Ferries vers le Régistre International Français. Ou à défaut une couverture ENIM pour les navigants français », résument les grévistes. Les négociations sont actuellement au point mort, le capitaine d’armement ne s’étant pas déplacé pour rencontrer les salariés en grève. Ces derniers ne sont plus payés depuis dimanche dernier.
Le directeur de l’armement, James Fulford, devait rencontrer des responsables des Affaires maritimes de Saint-Malo hier.
