La start-up Notilo Plus s'est engagée dans un partenariat avec CMA CGM. L’armateur a été séduit par les drones sous-marins développés par l'entreprise pour inspecter les coques.
Notilo Plus, né en 2016 à Lyon dans l’optique de développer des appareils de loisir pour suivre des plongeurs, a d’abord obtenu un contrat d’hébergement. L’équipe commerciale, ainsi qu’une partie de l’équipe technique s’est installée à Marseille, où elle est hébergée par Zebox, l’incubateur et accélérateur de start-up créé à l’initiative de Rodolphe Saadé et qui intervient dans le transport, la logistique, la mobilité et l’industrie 4.0. Ensuite, la jeune société a obtenu un contrat de co-développement d’une solution d’inspection autonome de coque de navires pour la CMA CGM. Enfin, « à la fin du premier semestre (2019), CMA CGM a pris une participation minoritaire au capital de l’entreprise », indique Nicolas Gambini, cofondateur de Notilo Plus, qui ne souhaite pas livrer des chiffres. Cette prise de participation via le fonds d' investissement du groupe, CMA CGM Ventures, vise notamment à industrialiser la production du système de Notilo Plus.
Ces petits drones sous-marins télé-opérés ou mis en oeuvre de manière autonome doivent permettre de multiplier les inspections de coques à moindre coût. Aujourd'hui, elles sont notamment réalisées par des plongeurs. Les drones détecteront la présence de micro-organismes qui adhèrent à la carène et freinent les navires, entraînant une surconsommation de carburant. Ils pourraient aussi être utiles pour constater des dégâts après un choc ou une collision. Enfin, ils offriront la possibilité de lutter contre le dépôt de colis clandestins de stupéfiants sur les oeuvres vives des bateaux, une pratique employée par les trafiquants de drogue.
Dans un « secteur en pleine évolution », Nicolas Gambini, cofondateur de Notilo Plus, estime que c’est « notre capacité à fournir des briques d’intelligence artificielle qui vont loin dans les capacités d’apprentissage, la reconnaissance et le pilotage de manière autonome », qui ont séduit CMA CGM. Et ce, « tout en étant avec des ordres de grandeur de coûts qui semblent raisonnables pour envisager un équipement en nombre ». D’autant que ces engins ne nécessiteront pas de formation et peu de connaissance en robotique marine pour être exploités.
Notilo Plus espère produire un premier prototype d'ici un an. Déjà, la collaboration entre l'armateur et la petite entreprise a permis de développer un drone et une plateforme digitale de suivi sur mesure, dotée d’algorithmes adaptés, capables d’optimiser l’inspection des coques de navires. La start-up pourrait à terme équiper toute la flotte de CMA CGM, soit près de 200 navires en propriété.