La semaine dernière, au détour d’une conférence aux Assises de l’Economie de la Mer, on a appris que Gazocean allait assurer une formation au profit de Corsica Linea. Une annonce fortuite qui, dans l’assemblée, a souvent été interprétée comme une formation des équipages en vue de la commande prochaine par la compagnie d’un nouveau ferry fonctionnant au GNL, ou bien de la conversion de certains navires de sa flotte. Renseignements pris auprès de l’armateur corse, cette formation ne sera pas dispensée aux marins mais à quelques membres du service technique. Elle a essentiellement pour but de permettre à ces derniers de mettre à jour leurs connaissances sur l’état de l’art de la propulsion au gaz naturel liquéfié.
Si Corsica Linea n’a pas caché son intérêt pour les motorisations fonctionnant au GNL, qui permettent de réduire significativement les émissions polluantes, la compagnie n’a pas encore pris de décision sur ce sujet. Elle se donne encore du temps pour choisir le futur de sa flotte. La jeune compagnie se doit évidemment d’être prudence à plusieurs niveaux, que ce soit sur le plan financier, puisque des constructions neuves ou refontes constituent un investissement très lourd, mais également sur l’adaptation des règlementations en vigueur et, bien entendu, la mise en place d’un service d’avitaillement en GNL. Corsica Linea doit aussi, pour se lancer dans une telle aventure, assurer ses perspectives commerciales dans la durée et, en cela, la compétition pour la nouvelle délégation de service public entre Marseille et les ports d’Ajaccio, Bastia, Propriano, Porto Vecchio et l’Ile Rousse sera cruciale.
Pour mémoire, sont également en lice La Méridionale et Corsica Ferries, cette dernière ayant déposé un recours devant le tribunal administratif de Marseille semble-t-il sur une question de vice de procédure. Alors que ce recours est suspensif, les offres sont donc en attente d’examen. Normalement, le lauréat doit être désigné autour du printemps prochain. Cette nouvelle DSP, d’une durée de 15 mois seulement, doit débuter à l’automne 2019 et s’achever fin 2020, en vue de se poursuivre ensuite sur la fameuse délégation de 10 ans souhaitée par la Collectivité de Corse.