Une conférence sur l’avenir des travailleurs du transport maritime s’est tenue au Parlement européen à l’initiative des eurodéputées française Isabelle Thomas et britannique Lucy Andersen, membres du Parti socialiste européen.
Conjointement avec l’ETF (fédération européenne des syndicats de transport), les parlementaires ont fait le point, en présence de marins venus témoigner, sur l’actualité sociale de la marine marchande : conditions de travail dans les eaux européennes, protection sociale mais également le chômage des marins européens, que les organisateurs de la conférence attribuent notamment à un « dumping social dévastateur ».
Suite à ces travaux, différentes propositions ont été formulées parmi lesquelles l’introduction d’un Jones Act européen. Pour mémoire, le Jones Act est un dispositif légal américain réservant le cabotage dans les eaux des Etats-Unis aux navires battant pavillon national, construits aux Etats-Unis et armés par des équipages américains. Régulièrement pointé comme une mesure protectionniste, notamment lors des négociations sur les accords de libre-échange, le Jones Act n’a pas bougé depuis 1920, aucune administration n’ayant montré la moindre velléité de l’abolir.
Parmi les autres mesures proposées par les députés se trouvent également la réintroduction du projet de directive manning, visant à réglementer le cabotage entre Etats membres de l’Union européenne, le conditionnement des aides publiques à l’embauche de marins européens, l’obligation de recensement des travailleurs maritimes européens et enfin la « création d’un espace européen dans lequel s’appliquerait une réglementation unique et homogène ».
Les eurodéputés se sont déjà mis au travail puisque Guillaume Balas (eurodéputé français, S&D) prépare un rapport sur le dumping social qui doit être rendu en février 2016 et la Commission Transports du Parlement européen devait également examiner prochainement la question.