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Le groupe danois a annoncé lundi, lors d’un comité d’entreprise, avoir le projet de fermer la liaison Le Havre-Portsmouth « d’ici la fin de cette année ». DFDS avait repris cette ligne en 2012. Elle avait été auparavant exploitée par LDLines, qui avait pris la suite de P&O en 2005. 
« C’est une ligne qui est structurellement déficitaire », explique-t-on chez DFDS. « A part l’année 2007, tous les exercices ont vu des pertes depuis 2005. En 2013, en dépit de l’excellent service de nos équipes, nous avons perdu 2 millions d’euros, le résultat de 2014 devrait être sensiblement le même ». DFDS n’a pas l’intention d’insister dans cette période particulièrement tendue sur le marché du ferry : « d’autres lignes du groupes qui se sont révélées déficitaires, entre l’Allemagne et la Lituanie, ainsi qu'entre le Danemark et l’Angleterre, vont également fermer ». 
 
La concurrence frontale de Brittany Ferries
 
Un déficit que DFDS attribue à deux facteurs conjugués : le déclin constant, depuis une dizaine d’années, du marché de la Manche occidentale, qui dessert l’Ouest de la France et l’Europe du Sud ; et une surcapacité sur le même secteur. Il faut notamment rappeler que Brittany Ferries, déjà bien implanté à Caen-Ouistreham, a décidé de placer un de ses navires, l’Etretat, au départ du Havre ce printemps. 
« Nous avons mis en place plusieurs stratégies pour rendre cette ligne compétitive, tant au niveau commercial qu’au niveau du dimensionnement des navires. Nous avons ainsi remplacé le Norman Voyager (justement repris par Brittany Ferries qui l’a rebaptisé Etretat NDLR) par le Seven Sisters, plus petit. Mais force est de constater que, malgré tous nos efforts, cette ligne est structurellement non viable ». Si les motifs principaux sont d’ordre financiers, la prochaine réglementation sur les rejets de soufre en Manche, qui va renchérir le prix des soutes en 2015, « a également été un des paramètres pris en compte ». 
 
Une trentaine d’emplois en moins 
 
Environ 120 personnes travaillent autour de cette ligne : les 90 membres d’équipage du Seven Sisters dépendent de Transmanche Ferries, propriété du Conseil général de Seine-Maritime, « auquel nous rendrons le navire ». « Nous allons donc ouvrir des négociations avec les partenaires sociaux au sujet des salariés en propre, soit une trentaine de personnes ». 
DFDS précise par ailleurs qu’il «  se tient toujours à disposition pour fournir une solution au Conseil général de Seine-Maritime » qui souhaite reconduire la délégation de service public sur la ligne Dieppe-Newhaven pour un an. Cette ligne est actuellement armée par le ferry Côte d’Albâtre, sistership du Seven Sisters.
 
DFDS dans l’expectative pour le détroit
 
Le groupe danois est par ailleurs également présent sur la liaison Calais-Douvres avec le Calais Seaways. Il a, à plusieurs reprises, laissé entendre qu’il pourrait quitter ce marché si les conditions de concurrence, c’est-à-dire la présence de trois opérateurs (DFDS, P&O et MyFerryLink), persistait. « Les situations de la ligne du Havre et de celle du détroit sont totalement différentes. Alors que nous sommes certains que la ligne normande ne sera jamais rentable, nous espérons que celle de Calais puisse l’être, dans un marché plus sain ». Donc, dans un marché à deux opérateurs. Pour mémoire, l’avenir de MyFerryLink est suspendu à une procédure, toujours en cours, devant les autorités de la concurrence britanniques. Ces dernières se sont, à plusieurs reprises, prononcées pour l’arrêt des activités de l’armement nordiste en raison des risques monopolistiques entre MyFerryLink et Eurotunnel, propriétaire de sa flotte. Un appel est en cours.
 

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