Même s’ils demeureront peut-être quelques temps aux couleurs de MyFerryLink, en attendant un prochain passage en cale sèche pour adopter la livrée de leur nouvel opérateur, les Rodin et Berlioz seront bien exploités par DFDS dans 15 jours. Comme le révélait hier matin Nord Littoral, l’armateur danois a signé avec Eurotunnel le contrat d’affrètement des deux navires, qui prendra effet le 2 juillet. Il reste maintenant à connaître les conditions d’exploitation des ferries, s’ils resteront bien sous pavillon français et combien de salariés de la SCOP SeaFrance seront repris par DFDS.
Eurotunnel, qui a mis un terme aux contrats liant le groupe ferroviaire à la société coopérative depuis trois ans, souhaite toujours vendre les Rodin et Berlioz. Mais, comme prévu dès l’annonce de l’accord conclu avec DFDS, il faut d’abord en passer par une location. Lors de la reprise des anciens navires de SeaFrance en 2012, suite à la liquidation de l’ancienne filiale de la SNCF, Eurotunnel s’était en effet engagé à ne pas revendre les bateaux pendant au moins cinq ans. Compte tenu de l’évolution de la situation depuis le jugement, le groupe demande au tribunal de Commerce de Paris, qui a prononcé la liquidation de SeaFrance, de lever cette interdiction. Dans l’attente et pour éviter une rupture de l’activité le 2 juillet, date de la fin des opérations de la SCOP, Eurotunnel et DFDS se sont mis d’accord sur un affrètement. Sa durée dépendra de la décision du tribunal de commerce de Paris, sachant que si celle-ci est défavorable, DFDS pourra toujours louer les navires pendant deux ans et, au terme de la période de cinq années imposée par les juges, racheter les bateaux.
De son côté, Eurotunnel travaille toujours sur son projet de service maritime Calais-Douvres axé uniquement sur le fret, avec - si le groupe obtient le feu vert des autorités de la concurrence en France et au Royaume-Uni, le Nord-Pas-de-Calais et un second fréteur.