La question de l'adoption de l'annexe VI de la Convention MARPOL au sein de la règlementation européenne devait être examinée mardi, à Bruxelles, par la commission environnement du parlement européen. Mais, en raison d'une modification de l'ordre du jour, les députés n'ont pas eu le temps d'examiner le texte et de voter d'éventuels amendements. Tant et si bien que le vote est reporté au 16 février. Pendant ce temps, les armateurs, notamment français, continuent de tirer la sonnette d'alarme sur les conséquences économiques et sociales de MARPOL VI, qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2015. A cette date, un carburant désulfuré serait, en effet, imposé aux navires évoluant en zone SECA (Manche, mer du Nord, Baltique). Or, d'ici là, aucune solution technique ne semble pouvoir être mise en oeuvre pour éviter aux bateaux de devoir passer au gasoil, nettement plus cher que le fuel. Selon Armateurs de France, le surcoût, de l'ordre de 50%, serait catastrophique pour les compagnies maritimes. Ainsi, Brittany Ferries affirme que l'application telle quelle de la directive se traduirait par l'arrêt de deux navires et la suppression de 400 postes. En dehors des armateurs, des syndicats s'inquiètent également des conséquences de la directive soufre. Ainsi, une délégation de la CFDT Maritime Normandie s'en est ouverte lundi à Camille Bonenfant, conseillère politique chargée de l'environnement à la permanence française du parlement européen. La CFDT souhaite un délai supplémentaire pour adapter les navires et des mesures adaptées au maintien des emplois. "Devant la menace économique et sociale que risque d'entraîner cette directive, nous refusons d'être les souffre douleurs d'une mesure incohérente. Madame Bonenfant, très sensible à nos arguments sur l'impact social, s'est engagée à transmettre dès le 31 janvier aux ministères français et au Directeur des Affaires Maritimes le dossier remis en main propre par la CFDT", explique le syndicat.
Directive soufre : Le vote à Bruxelles reporté au 16 février
Par
Vincent Groizeleau
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31/01/2012

© MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU