Ce n'est sans doute pas le plan de sauvetage espéré par les compagnies de ferries, mais c'est une première annonce. Alors que l'on attendait hier les résultats d'une réunion au ministère de la Mer, c'est finalement le Premier ministre Jean Castex lui-même qui a annoncé, à l'Assemblée nationale, la décision du gouvernement de rembourser l'intégralité des cotisations salariales versées par les compagnies de ferries françaises. Une demande récurrente des armateurs, et ce même avant la crise sanitaire, et qui correspond à un montant de 15 millions d'euros pour BAI (Brittany Ferries) et d'environ 15 millions également pour l'ensemble des autres armements.
Jean Castex, interrogé par le député breton Paul Molac et sous le regard très attentif du très impliqué président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, député du Finistère, a également annoncé avoir saisi le Comité Interministériel de Restructuration industrielle pour « des réformes structurelles à plus long terme » du secteur des ferries.
Jean-Marc Roué, président de BAI, ne souhaitait pas s'exprimer hier soir, préférant « prendre le temps de la réflexion au sujet des annonces faites par le gouvernement ». Les présidents de région Bretagne et Normandie, Loïg Chesnais-Girard et Hervé Morin ont, eux, en revanche, immédiatement réagi au sujet de Brittany Ferries, dont les deux collectivités territoriales sont indirectement actionnaires via la copropriété des navires. « Cette mesure est un premier pas mais ne suffit pas. L’enjeu est clairement le sauvetage de Brittany Ferries par des mesures fortes, inscrites dans la durée, à la hauteur d’une situation exceptionnellement difficile. La réglementation européenne le permet ; le gouvernement doit donc continuer à travailler sur le dossier et doit en prendre toute la mesure. Là où l’État n’annonce que 15 millions d’euros en 2021, nous confirmons, Régions Bretagne et Normandie, notre engagement à contribuer au plan de sauvetage à hauteur de 85 millions d’euros. Nous soumettrons le dossier à nos assemblées dès le mois d’octobre ».
Pour mémoire, Brittany Ferries est dans la pire passe financière de son histoire et maintient ses effectifs en grande partie grâce au dispositif du chômage partiel. DFDS a déjà annoncé un plan de licenciement, comme Condor Ferries. En Méditerranée, Corsica Linea doit également recourir au chômage partiel en raison de l'arrêt des lignes vers le Maghreb.
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