Le groupe français a annoncé hier la commande d’un premier navire de soutage de GNL qui sera chargé d’approvisionner, dans le port belge de Zeebrugge, les nouveaux rouliers de la compagnie norvégienne United European Car Carriers (UECC) dotés d’une propulsion au gaz. Ce projet est mené au sein d’un groupement rassemblant GDF Suez, le groupe japonais Mitsubishi et la compagnie nippone NYK, copropriétaire d’UECC avec l’armement scandinave Wallenius Lines.
Un petit méthanier de 5100 m3
Réalisé par le chantier sud-coréen Hanjin Heavy Industries & Construction de Busan, qui le livrera en 2016, le navire de soutage mesurera environ 100 mètres de long pour 17.8 mètres de large, avec une capacité de 5100 m3 de gaz naturel liquéfié. Doté d’une propulsion duale fuel/gaz, il sera donc basé à Zeebrugge et exploité par NYK. Le navire s’approvisionnera au terminal méthanier du port belge, exploité par Fluxys (ancienne filiale de Suez vendue après le rapprochement avec GDF en 2008) et où GDF Suez a déjà réservé des capacités au travers d’un contrat long terme.

Le futur souteur s'appovisionnant au terminal méthanier (© GDF SUEZ)
UECC et ses deux nouveaux rouliers propulsés au gaz
Le petit méthanier sera notamment, comme on l’a vu, chargé de ravitailler en gaz naturel liquéfié les deux nouveaux rouliers qu’UECC a commandés en mars dernier. Livrables au second semestre 2016 par le chantier chinois NACKS, ces navires de 181 mètres de long pour 30 mètres de large, pourront transporter sur 10 ponts jusqu’à 3800 voitures. Ils seront équipés d’une propulsion mixte, avec des moteurs fonctionnant au GNL ou au fuel lourd, avec une autonomie de 14 jours en mode gaz. Les nouveaux navires d’UECC, qui seront exploités à l’année vers les ports de la mer du Nord et de la Baltique, seront ravitaillés en bord à bord par le souteur exploité par NYK.

Vue des futurs rouliers d'UECC (© UECC)
Hausse de la demande avec l’entrée en vigueur de la directive soufre
En dehors d’UECC, le groupement franco-japonais à ce que son nouveau service d’avitaillement en GNL soir retenu par de nombreux clients. Il compte, en effet, surfer sur le développement de la propulsion au gaz, dont l’essor est lié au renforcement de la règlementation sur les émissions polluantes. Ainsi, à compter du 1er janvier 2015, la directive soufre, transposition européenne de l’annexe VI de la convention internationale MARPOL, s’appliquera en Manche, mer du Nord et Baltique, imposant que la teneur en soufre des rejets effectués par les navires ne soit plus que de 0.1%, contre 1% jusqu’ici. Une contrainte qui oblige les armateurs à abandonner le fuel lourd au profit du gasoil, bien plus cher, ou à équiper leurs flottes de systèmes de lavage de fumée (scrubbers), des dispositifs coûteux et encombrants qui ne peuvent être intégrés sur tous les bateaux. Le gaz constitue également une excellente alternative, certes plus onéreuse au départ, mais présentant l’avantage de réduire ensuite les coûts d’exploitation et, surtout, d’anticiper sur la réduction prévisible d’autres émissions, comme le dioxyde de carbone et l’oxyde d’azote.

Le GNL peut concerner presque tout type de navire (© GDF SUEZ)
« Le GNL incarne l'avenir des carburants maritimes »
Dans cette perspective, le marché potentiel est énorme et GDF Suez, comme tous les acteurs de la chaîne du gaz, se positionne afin de soutenir et faciliter le recours à la propulsion au GNL. « L'utilisation du GNL pour répondre aux contraintes environnementales de plus en plus nombreuses implique la mise en place d'un réseau de services de soutage de GNL dans les principaux ports pour alimenter les navires, ainsi que des chaînes d'approvisionnement fiables », explique le groupe français, qui a donc franchi un pas supplémentaire suite à l’accord cadre signé avec Mitsubishi et NYK. « Le GNL incarne l'avenir des carburants maritimes. Ces nouveaux accords soulignent la stratégie du groupe dans le GNL de détail et démontrent notre engagement en faveur du développement des activités liées au GNL carburant maritime à l'échelle mondiale, aux côtés des infrastructures portuaires et des exploitants de navires », souligne Jean-Marie Dauger, directeur général adjoint de GDF SUEZ en charge de la branche Global Gaz & GNL.