Gildas Maire a succédé à Raymond Vidil à la présidence d’Armateurs de France. Directeur général de Louis Dreyfus Armateurs, il a une solide expérience dans le milieu du transport maritime et notamment dans son volet financier. Jusqu’à sa nomination hier à la tête du syndicat professionnel, Gildas Maire était le président de son comité économie/fiscalité depuis 2011, faisant de lui un acteur privilégié des dossiers actuellement en cours.
La taxe au tonnage et Bruxelles
« Nous avons eu beaucoup de satisfactions récemment, notamment dans le domaine fiscal. Notre dispositif de taxe au tonnage a été définitivement validé par les autorités de la concurrence de Bruxelles, ce qui est une excellente chose. Reste encore, cependant, à faire valider par ces mêmes autorités la modification de l’article 39C du Code général des Impôts. Cette rectification, opérée par la loi de finances rectificative de décembre dernier, corrigeait une anomalie fiscale. Nous allons veiller à ce que ce soit bien régularisé ».
La compétitivité du RIF en question
Gildas Maire insiste sur la compétitivité du pavillon français, qu’il souhaite voir renforcée alors que les derniers chiffres officiels montrent encore un recul du nombre de navires tricolores (295 bateaux de plus de 100 UMS). « Le pavillon français est de qualité, c’est régulièrement reconnu, mais il doit absolument être moins cher. Les charges d’emploi des équipages français sont encore trop lourdes par rapport à nos concurrents. Il faut corriger cela si nous voulons rester dans la course ».
Favoriser le financement avec la BPI
Autre volet de la compétitivité du pavillon, la capacité de financement des navires. « La frilosité règne toujours dans le secteur bancaire, ce qui rend parfois compliqué l’accès au financement pour des armements français. Il faut absolument trouver une solution à cela et nous avons entamé un projet impliquant la banque publique d’investissement, qui pourrait entrer dans le processus de financement en tant que caution ».
Le « pack » Leroy
S’il salue la volonté de Matignon et l’énergie déployé par le député Arnaud Leroy pour aider le secteur, le nouveau président d'Armateurs de France déplore beaucoup de lenteurs : « la réforme de la loi de 1992 (NDLR qui étendrait l’obligation de pavillonnement à une partie de la flotte chimiquière) ? Elle s’enlise, rien n’est acté alors que nous parlons à la fois d’emplois de marins et de sécurité des approvisionnements énergétiques ». Même constat pour la loi sur l’embarquement des équipes de protection privée, pourtant votée. « Aucune société de protection privée n’a reçu son agrément. Ca ne peut pas continuer ainsi. Il ne faut pas que ces réformes annoncées soient un coup d’épée dans l’eau », dit celui qui estime que c’est l’ensemble des mesures du rapport Leroy qu’il faudrait adopter « comme un pack, utile et cohérent ».
L’ENSM et les filières navigantes
Sur la question de la formation, Gildas Maire souhaiterait que l’Ecole Nationale Supérieure Maritime « entende bien le fait que nous avons surtout besoin de navigants », faisant référence à l’avènement de nouvelles filières d’ingénieurs para-maritimes au sein de l’ENSM.