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Quarante jours après le naufrage du Grande America, il n’y a plus de navire déployé sur zone. Après avoir mené des travaux pour arrêter les fuites d’hydrocarbures de l’épave du Grande America, le navire de travaux offshore Island Pride a quitté la zone du naufrage, dans le Golfe de Gascogne, vendredi 19 avril, indique la préfecture maritime. Le navire norvégien avait été affrété par Grimaldi, l’armateur du porte-conteneurs roulier de 214 mètres qui a sombré le 12 mars. Il s’était joint aux opérations de dépollution fin mars.

Equipé d’un robot sous-marin télé-opéré (ROV), l’Island Pride a d’abord conduit des missions d’investigation sous-marine en présence d’un observateur mandaté par la préfecture. Elles ont permis de déterminer que l’épave du Grande America était intègre, posée à plat sur un fond sableux, enfouie de plusieurs mètres sur sa partie arrière, comme le montre cette image sonar du 31 mars et cette modélisation, diffusées par la Prémar.

 

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© PREMAR ATLANTIQUE

(© PREMAR ATLANTIQUE)

Grande America : l’Island Pride quitte la zone après l'obturation des fuites sur l'épave

(© PREMAR ATLANTIQUE)

 

Après le naufrage, des irisations de faible intensité mais constantes étaient observées en surface, à la verticale de l’épave. Les investigations ont montré que les hydrocarbures s’échappaient des évents de dégagement d’air sur certains ballasts d’eau de mer du navire, en provenance des soutes à carburant.

 

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© PREMAR ATLANTIQUE

(© PREMAR ATLANTIQUE)

 

Dans un second temps, pendant plusieurs jours, le ROV opéré par l’Island Pride a donc procédé à l’obturation des évents concernés. Ces travaux complexes ont consisté à brosser la coque autour des évents, avant de poser des patchs (photo ci-dessous), sorte de grandes ventouses avec un cône métallique s'insérant dans l’évent, et adhérant grâce à des aimants. L’Island Pride a ensuite vérifié l’étanchéité des travaux et réalisé un relevé complet, avant de quitter la zone. A son départ, il n’y avait plus d’irrisation en surface.

 

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© PREMAR ATLANTIQUE

(© PREMAR ATLANTIQUE)

 

Il n’y a donc plus de navires déployé sur zone. Après avoir mobilisé une dizaine de navires anti-pollution, permettant de collecter plusieurs dizaines de tonnes de fioul lourd, sous forme de boulettes, ainsi que plusieurs centaines de tonnes d’eau polluée, le dispositif avait déjà été considérablement réduit. La semaine précédente, deux des navires engagés dans les opérations de dépollution (le VN Partisan et le VN Sapeur de l’armement français SeaOwl) avaient rejoint la forme 2 du port de commerce de Brest pour nettoyer leurs coques qui ont été en contact avec les hydrocarbures.

La préfecture maritime précise cependant que des moyens aériens (Falcon 50 de la marine et Beechcraft de la douane) continueront de surveiller régulièrement la zone ainsi que le système Cleanseanet de l’EMSA (Agence européenne pour la sécurité maritime). Ils doivent permettre de vérifier que l’épave ne fuit pas à nouveau.

 

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