La fédération des officiers de marine marchande UGICT CGT a élu, le 7 mai, Jean-Philippe Chateil au poste de secrétaire général du syndicat. Il succède à Rolf Monloup, dont il était jusqu’ici l’adjoint. Ancien chef mécanicien, ayant fini sa carrière en 2009 chez Bröström Tankers, Jean-Philippe Chateil est un engagé syndical de longue date. Il a notamment représenté la CGT au Grenelle de la Mer et dans des instances internationales comme le Bureau International du Travail, pour l’élaboration de la convention MLC 2006, et l’ITF (fédération internationale des syndicats du transport).
Le nouveau secrétaire général est déjà très impliqué dans les différents dossiers de l’actualité de la marine marchande française, notamment l’extension de la loi de 1992 aux produits raffinés. « Nous voulons aller plus loin en demandant la mise en place d’une flotte stratégique, pavillonnée au premier registre, qui comporterait des pétroliers, chimiquiers et gaziers. Ce qui permettrait à la France de conserver ses apports en cas de conflit et même de remplacer les pétroliers-ravitailleurs de la Marine nationale ». Autre sujet brûlant, la loi sur l’embarquement des gardes privés, actuellement en fin de processus législatif : « nous sommes contre, nous voulons que la protection des navires de commerce français soit effectuée exclusivement par des militaires ».
La CGT souhaite également la mise en place de l’équivalent du Jones Act américain, qui réserverait le cabotage dans les eaux européennes à la flotte communautaires avec une harmonisation des normes sociales entre les pavillons. Très en pointe sur les sujets du harcèlement à bord des navires ainsi que de l’égalité homme-femme, Jean-Philippe Chateil vient de redemander à l’Etat, déjà interrogé sur ce sujet il y a quelques mois, de se positionner. « De manière générale, nous nous inquiétons pour l’avenir du métier d’officier de marine marchande en France et sur la volonté politique de l’accompagner. Plusieurs des mesures du rapport Leroy, remis en novembre 2013, comportait de bonnes idées. Mais depuis, nous n’avons rien vu venir ».