Un exercice d’assistance à un grand porte-conteneurs s’est déroulé le 21 juillet au large du Havre. Organisé par la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, il a permis aux services de sauvetage de s’entrainer en situation réelle grâce au concours du CMA CGM Marco Polo, qui avait déjà participé une opération de ce type avec l'Abeille Bourbon, en mars 2013 au large de la Bretagne. Le mastodonte de 396 mètres de long, 53.6 mètres de large et plus de 16.000 EVP de capacité a simulé pendant près de quatre heures une avarie de moteur.

Le CMA CGM Marco Polo (© MARINE NATIONALE)

Le CMA CGM Marco Polo remorqué par L'Abeille Languedoc (© MARINE NATIONALE)

(© MARINE NATIONALE)
Affrété par la Marine nationale, le remorqueur d’intervention, d’assistance et de sauvetage Abeille Languedoc, basé à Boulogne-sur-Mer, a été mobilisé, de même que des équipes d’évaluation et d’intervention déployées par l’hélicoptère Caïman Marine basé à Maupertus, le centre des opérations maritime de la « premar » à Cherbourg ainsi que l’antenne havraise de l’armateur français CMA CGM. « Cet exercice fut une excellente opportunité d’entraînement entre un acteur majeur du transport maritime et les services de l’action de l’État en mer sous la coordination du préfet maritime en Manche - mer du Nord. Il a également permis de renforcer la connaissance mutuelle des participants rassemblés autour de l’objectif commun de sécurité maritime », explique la préfecture maritime, qui souligne que cet entrainement « s’inscrit dans un contexte où le trafic maritime mondial se maintient à un haut niveau d’activité (90% des marchandises échangées dans le monde se font par voie maritime) » et que « la tendance au gigantisme des navires, amorcée il y a déjà quelques années, se poursuit ».
Ainsi, alors que la zone Manche-Mer du nord constitue l’une des plus grandes autoroutes maritimes du monde (20 à 25% du trafic mondial passe par cette route), environ 1700 porte-conteneurs de plus de 13.000 EVP y transite désormais chaque année. Pour le seul port du Havre, les escales de porte-conteneurs de plus de 10.000 EVP ont été multipliées par 10 en une décennie et près de 15 % des navires de commerce qui s’y arrêtent dépassent les 320 mètres de long. Et la préfecture maritime de noter que la tendance au gigantisme des navires concerne également la croisière avec, en 2016, près de 300 reports de paquebots supérieurs à 300 mètres en Manche – mer du Nord, dont certains embarquent plus de 7000 personnes.
« Le préfet maritime, en tant que représentant de l’État en mer, est notamment responsable de la sauvegarde des personnes et des biens, de la sécurité de la navigation et de la protection de l’environnement. Il suit pour cela, avec l’ensemble de ses services et administrations, l’évolution de cette tendance et anticipe toute réponse d’urgence impliquant l’un de ces navires géants, en maintenant une condition opérationnelle adaptée aux nouvelles contraintes qu’ils imposent. Une réponse d’urgence nécessitant beaucoup de réactivité dans un espace maritime exigu, dense en termes d’activités et marqué par des caractéristiques naturelles difficiles : 150 jours par an de conditions de mer dangereuses (bulletins météorologiques spéciaux avec des vents égaux ou supérieurs à 7 Beaufort), une température de la mer comprise entre 07 et 10°C d’octobre à mars, 40 à 50 jours de brouillard par an, des courants parmi les plus forts du monde et des hauts fonds ».
En 2016, 21 événements de mer qui auraient pu conduire à des accidents graves ou majeurs ont été gérés en Manche-mer du Nord par la préfecture maritime et les administrations placées sous sa responsabilité.