Nouveau tournant dans la carrière du vaillant ravitailleur polaire français L’Astrolabe, premier du nom. Alors qu’il vient d’effectuer sa dernière rotation de desserte de la base scientifique Dumont d’Urville, en Antarctique, le navire, propriété de P&O, pourrait désormais rejoindre la flotte de l’ONG chrétienne YWAM (Youth with a Mission) pour être affecté à des missions humanitaires.
Fondée dans les années 50 par des évangélistes américains, YWAM a notamment pour objectif l’acheminement d’aide humanitaire dans des lieux difficilement accessibles. Elle arme actuellement 24 bateaux dans le monde entier. L’organisation a lancé une campagne de crowdfunding pour financer le rachat, à hauteur de 300.000 euros, de L’Astrolabe, actuellement positionné à Hobart, en Tasmanie.
Si les fonds nécessaires sont récoltés, le navire, qui serait rebaptisé, devrait être affecté au transport de marchandises vers les îles de Papouasie Nouvelle-Guinée.
Trois décennies vers vers les glaces
Construit en 1986, L’Astrolabe est un ancien navire offshore doté d’une coque brise-glace lui permettant de pouvoir évoluer à travers le « pack », c'est-à-dire la banquise ou des plaques de glace dérivantes. Pour cela, il pouvait notamment embarquer jusqu’à deux hélicoptères afin de le guider. Long de 65 mètres pour une largeur de 12.8 mètres, le navire, qui affiche une jauge de 1700 GT, peut accueillir 49 personnes et transporter plusieurs centaines de tonnes de fret : vivres, matériel, carburant…
Depuis trois décennies, il était affrété 138 jours par an par l’Institut Polaire français Paul Emile Victor (IPEV) pour assurer durant l’été austral (novembre à mars), à partir de Hobart, le ravitaillement de la base Dumont d’Urville en Terre Adélie (et celle de Concordia avec transfert du fret par convois terrestres). Il était aussi utilisé pour des campagnes océanographiques de courte durée dans les zones côtières de l’Antarctique.
Le successeur en construction
Le mythique ravitailleur sera remplacé cette année par une nouvelle unité qui reprendra son nom. Ce navire de 72 mètres de long pour 16 mètres de large, qui sera livré cet été par le chantier Piriou de Concarneau, oeuvrera pour le compte de l’IPEV mais servira également à remplacer l’ancien patrouilleur austral Albatros, de la Marine nationale. Celle-ci assurera d’ailleurs l’armement nouvel Astrolabe, propriété de l’administration des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF).

Le nouvel Astrolabe à Concarneau (© : PIRIOU)