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( Article paru le 18 août) Lancée il y a quatre ans, l’autoroute de la mer reliant le port espagnol de Gijón à Montoir-de-Bretagne, près de Saint-Nazaire, pourrait s’arrêter le 18 septembre. En cause, la fin des subventions accordées depuis 2010 pour soutenir cette alternative au transport routier. Alors que l’aide de 4 millions d’euros accordée par l’Europe dans le cadre du fonds Marco Polo s’est arrêtée en juillet, le soutien financier de la France et de l’Espagne, soit 15 millions d’euros pour chaque pays, doit prendre fin en septembre. Des discussions sont actuellement en cours entre Louis Dreyfus Armateurs, qui exploite la ligne via sa filiale LD Lines, et les gouvernements français et espagnol. L’objectif est d’obtenir une prolongation des subventions, faute de quoi la liaison sera suspendue.

 

 

6 millions d’euros de pertes

 

 

Alors que la décision doit être prise fin août, il manque 6 millions d’euros par an pour que l’autoroute maritime soit à l’équilibre. Un déficit jusqu’ici couvert par les aides mais que l’opérateur du service ne pourra assumer si celles-ci disparaissent. « L’autoroute maritime entre Montoir et Gijón fonctionne, mais succès commercial ne signifie pas forcément succès économique. Dans le cas présent, pour que les transporteurs choisissent de prendre le bateau, il faut que celui-ci ne coûte pas plus cher. Or, la route est ultra-compétitive et, même avec de bons remplissages, il est impossible de rentabiliser la ligne sans subvention. Le report modal des camions de la route vers la mer, qui permet de désengorger les axes routiers et de diminuer la pollution, est avant tout une décision politique car le marché lui-même ne peut, économiquement, développer des autoroutes maritimes », explique-t-on chez LDA.

 

 

Les lignes vers l’Angleterre et l’Irlande également menacées

 

 

Depuis le lancement de la ligne, en 2010, le service s’est progressivement développé, atteignant l’objectif initialement fixé de transporter sur la période quelques 100.000 pièces de fret. Diverses mesures ont été prises pour diminuer les coûts, avec par exemple une réduction de la vitesse du navire, allongeant la durée de traversée de 15h à 16h30. Les prestataires (ports, pilotes, lamaneurs…) ont également fait des efforts, alors que LD Lines a décidé fin 2013 d’ouvrir de nouvelles lignes pour optimiser son outil naval. En plus du Norman Asturias, affrété à Stena Line, le Norman Atlantic (ex-Scintu) a été loué auprès de son chantier constructeur, l’Italien Visentini, afin que les deux navires soient rentabilisés sur un réseau de services incluant non seulement Montoir-Gijón,  mais aussi de nouvelles liaisons entre l’Espagne et l’Angleterre (Santander – Poole et Gijón – Poole), ainsi qu’entre la France et l’Irlande (Montoir-Rosslare). Toutefois, malgré ces différentes initiatives, le compte n’y est pas et les aides publiques se sont révélées indispensables. Sans elles, LD Lines suspendra donc l’autoroute maritime transgascogne, mais aussi, par ricochet, les services vers l’Angleterre et l’Irlande.  

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