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Les évènements se bousculent entre Marseille et l'île de Beauté autour de la SNCM. Jeudi, le Pascal Paoli, qui était retenu à quai à Bastia par des marins affiliés au syndicat des travailleurs corses, a réappareillé. Les marins ont voté la levée du blocage du navire après qu’une délégation ait été reçue par Paul-Marie Bartoli, président de l’office des transports corses et Paul Giaccobi, président de l’exécutif corse. Ce dernier a pris des engagements par écrit. Dans un texte rendu public, il explique ainsi  que « la collectivité territoriale de Corse a la volonté de faire valoir ses droits sans le cadre d'une éventuelle procédure collective dans le but de reprendre les quatre navires mixtes affectés au service public. Cependant la CTC n'émettra aucun titre et ne lancera aucune procédure qui aboutirait à précipiter le sort de la compagnie. Nous avons (…) étudié la possibilité d'utiliser notre créance pour obtenir en nature le transfert de tout ou partie de la flotte de service public afin de l'affecter à une société d'économie mixte régionale ».

 

 

Pas de dépôt de bilan dans l'immédiat

 

 

Alors qu’en Corse, on évoque déjà une future compagnie régionale, à Marseille et à Paris, siège de Transdev, l’actionnaire principal de la SNCM, on essaie de se donner du temps pour envisager la suite des évènements. Après avoir laissé planer le suspens en début de semaine, Transdev a accepté de verser les 13 millions d’euros indispensables pour empêcher le dépôt de bilan immédiat de la compagnie. Dans un communiqué, elle précise que ce versement doit permettre à la SNCM de « faire face à ses échéances de trésorerie à court terme ». Ce montant fait partie d’une somme de 30 millions que Transdev avait accepté de verser en juin. Qui devait donc théoriquement être versée sans condition. Or, quelques jours auparavant, Veolia (co-actionnaire de Transdevau aux côtes de la Caisse des Dépôts) avait fait savoir qu’il souhaitait le dépôt de bilan de la SNCM. Ce que Marc Dufour, président du conseil de surveillance de l’armement, avait immédiatement refusé.

 

 

Aucun autre soutien financier de la part de Transdev

 

 

Transdev écrit que les « administrateurs ont pris acte que ce versement était indispensable au financement d’une période transitoire qui doit permettre la finalisation des travaux engagés sur les scenarii permettant d’assurer la pérennité de l’entreprise ». Et conclut en prévenant que « les représentants des actionnaires Veolia Environnement et Caisse des Dépôts ont unanimement souligné que, eu égard à l’effort supplémentaire important que cette décision représente de la part de Transdev, aucun autre soutien financier ne pourra être apporté à la SNCM ». Le comité de pilotage des actionnaires dans lequel l’Etat figure, n’a pas encore commenté ou annoncé sa position.

 

 

Plusieurs repreneurs seraient intéressés

 

 

A Marseille, les syndicats et la direction se mobilisent. Le pacte social, qui fait partie du plan de relance de la direction, a été voté à 70% jeudi. Un conseil d’administration doit se tenir aujourd’hui. Il y sera question de la stratégie à adopter par la compagnie, dont on entend dire qu’elle intéresserait des repreneurs : un armateur français –sans que l’on sache encore s’il s’agit de La Méridionale - , un italien, un norvégien… et même des sociétés d’investissements. Rien de concret, puisque la visibilité de la compagnie est très réduite avec, toujours, l’épée de Damoclès que constituent les 440 millions d’euros de subventions devant être remboursées à l’Etat sur injonction de la Commission européenne.

Enfin, le syndicat CGT a décidé de porter plainte contre Corsica Ferries, en s’appuyant sur un argumentaire selon lequel les aides au titre de l’aide sociale, prévue dans le contrat de délégation de service public de la desserte de la Corse, seraient illégalement perçues par le concurrent de la SNCM.

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