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Renommé Rhapsody et ré-immatriculé à Malte, l’ancien fleuron de la SNCM, vendu au groupe suisse Mediterranean Shipping Company, devrait faire ses adieux à Marseille cette semaine. Son appareillage est envisagé mercredi, l’ex-Napoléon Bonaparte devant rejoindre Naples, en remorque, pour un grand chantier de remise en état. Immobilisé depuis l’accident d’octobre 2012, au cours duquel, suite à la rupture de ses amarres à la digue du large, il avait heurté un quai de l’autre côté du port et coulé par l’arrière (inondant notamment les machines), le ferry a été renfloué l’an dernier. Mais il doit encore subir d’importants travaux pour pouvoir être de nouveau exploité.  C’est la raison pour laquelle MSC n’a déboursé que 7 millions d’euros pour l’acquérir auprès de la SNCM. Cette dernière a, néanmoins, fait une très bonne affaire, puisqu’elle a dans le même temps touché 60 millions d’euros d’indemnisation de la part de ses assurances. Cela, alors que la compagnie française n’avait pas caché son intention, avant l’accident, de se séparer du navire, considéré comme trop gourmand en énergie et désormais inadapté au marché entre la Corse et le continent.

 

 

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© DROITS RESERVES

Le Napoléon Bonaparte, arrière coulé après l'accident d'octobre 2012 (© DR)

 

 

Ferry de croisière

 

 

Le Napoléon Bonaparte avait, en effet, été construit comme un ferry de croisière, un superbe bateau inspiré des paquebots alors construits à Saint-Nazaire. Sa grande structure panoramique, autour des cheminées, est par exemple une reprise des célèbres « Viking Crowns » trônant sur les navires de la compagnie américaine Royal Caribbean. Pour le Napoléon Bonaparte, la priorité avait été donnée à l’accueil et au confort des passagers, à l’époque où son armateur misait sur le développement du tourisme sur l’île de Beauté et l’essor des mini-croisières en Méditerranée. On trouve ainsi, à bord, pas moins de quatre restaurants, autant de salons et une salle de spectacle, des boutiques, des espaces pour les enfants ou encore une piscine.

 

 

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© STX FRANCE

Le navire à sa sortie des chantiers de Saint-Nazaire en 1996 (© STX FRANCE)

 

 

Seconde vie en Italie

 

 

Le marché a néanmoins pris d’autres orientations et la nécessité pour la SNCM, face à la concurrence, de se recentrer sur le transport de fret a sonné le glas du Napoléon Bonaparte. Ce dernier, qui aurait pu finir sous les chalumeaux des ferrailleurs, va cependant connaître une nouvelle vie, cette fois au sein du groupe MSC, qui compte l’affecter à l’une de ses filiales italiennes de ferries, à priori la SNAV.  

 

 

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© SNCM

Le Napoléon Bonaparte (© SNCM)

 

 

Jusqu’à 2460 passagers et 700 voitures  

 

 

Livré en 1996 par les chantiers de Saint-Nazaire, le navire mesure 172 mètres de long pour 30.4 mètres de large et 6.6 mètres de tirant d’eau. Présentant une jauge de 43.000 GT, il est conçu pour être mis en œuvre par un équipage de près de 200 personnes pour une capacité maximale de 2460 passagers. Doté de plus de 520 cabines et suites, le navire dispose de garages lui permettant d’accueillir jusqu’à 700 voitures. 

 

 

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© SNCM

Le Napoléon Bonaparte (© SNCM)

 

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