Vendu l’an dernier par la SNCM à la compagnie italienne SNAV, l’ancien Napoléon Bonaparte va reprendre du service pour le compte de Grandi Navi Veloci, autre armement transalpin détenu par le groupe suisse Mediterranean Shipping Company. D’après son nouvel opérateur, cité par le quotidien La Provence, le navire, qui a été rebaptisé Rhapsody, sera exploité à partir de la mi-juillet sur une ligne de GNV entre l’Italie et l’Albanie.
Un jour à Cuba ?
Fin 2014, la direction italienne avait également indiqué que l’ex-Napoléon Bonaparte, conçu comme un ferry de croisière offrant un standard élevé de confort, se prêterait bien à une exploitation entre Cuba et la Floride, aux Etats-Unis. Cela fait en effet plusieurs années que GNV caresse l’espoir d’ouvrir une telle liaison et attend pour cela un réchauffement diplomatique entre les deux pays. Les conditions politiques apparaissant désormais réunies, l’heure étant à la détente entre Washington et La Havane, même s'il reste des difficultés à surmonter. De nombreux groupes internationaux attendent maintenant que l’ouverture soit actée et l’embargo levé pour investir à Cuba et s’y développer. En dehors du Rhapsody, GNV dispose de deux autres ferries, le Superba et le Suprema, qui pourraient également convenir à une liaison américano-cubaine. Et l’armement italien réfléchirait aussi à l’opportunité d’ouvrir d’autres lignes vers des pays d’Amérique latine bordant le golfe du Mexique.

Le Rhapsody à Naples (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)
Remise en état à Naples
Concernant l’ex-fleuron de la SNCM, on rappellera qu’il a quitté Marseille en mai 2014 afin d’être remorqué vers Naples, où de gros travaux de remise en état doivent être réalisés avant sa remise en service. Il avait, en effet, été gravement endommagé en octobre 2012 après avoir heurté un quai suite à la rupture de ses amarres dans le port de Marseille. Une large brèche dans la coque avait entrainé l’envahissement de la partie arrière, qui avait coulé, noyant notamment les compartiments machines. Renfloué en 2013, le navire n’avait pas été réparé par la SNCM, qui a touché de ses assurances 60 millions d’euros de dédommagement. S’y sont ajoutés les 7 millions déboursés par MSC pour reprendre la coque, les réparations étant à la charge du groupe suisse.

Le Napoléon Bonaparte au moment de sa livraison (© : STX FRANCE)
Sorti de Saint-Nazaire il y a bientôt 20 ans
Livré en 1996 par les chantiers de Saint-Nazaire, l’ex-Napoléon Bonaparte mesure 172 mètres de long pour 30.4 mètres de large et 6.6 mètres de tirant d’eau. Présentant une jauge de 43.000 GT, il est conçu pour être mis en œuvre par un équipage de près de 200 personnes pour une capacité maximale de 2460 passagers. Doté de plus de 520 cabines et suites, le navire dispose de garages lui permettant d’accueillir jusqu’à 700 voitures.

Le Napoléon Bonaparte (© : SNCM)