Exit le Molière, le nouveau ferry affrété par l’armement DFDS LD Lines s’appelle désormais le Dieppe Seaways. La compagnie vient d’annoncer son arrivée sur la liaison entre Douvres et Dunkerque. Le navire, qui entrera en flotte le 4 novembre prochain va être repeint aux couleurs de la compagnie et sera immatriculé au premier regsitre du pavillon français.Le Dieppe Seaways va rejoindre les Dover Seaways et Dunkerque Seaways sur cette rotation. Il y remplacera le Delft Seaways. Celui-ci sera transféré sur la ligne Calais-Douvres pour remplacer le Deal Seaways, ex-Barfleur, qui va être rendu à son propriétaire Brittany Ferries. Le Delft Seaways rejoindra le Norman Spirit, navire en propriété de l'armement. Cette nouvelle configuration va permettre à DFDS de sensiblement augmenter sa capacité globale de transport, à la fois au départ de Dunkerque, où la capacité passagers du Dieppe Seaways pourra compléter les grosses capacités de fret des Dover et Dunkerque Seaways. Mais également au départ de Calais, le Delft Seaways ayant une capacité supérieure au Barfleur.
Un navire au destin mouvementé, propriété des banques
Le Dieppe Seaways a été construit en 2002 aux chantiers HDW de Kiel, en Allemagne. Après avoir débuté sa carrière entre Zeebrugge et Rosyth, cet ancien Superfast avait été acquis par Veolia Transports à l'été 2006. Nouvel actionnaire de la SNCM, fraîchement privatisée, le groupe avait décidé de reprendre ce ferry au moment où la Compagnie Méridionale de Navigation (CMN) s'était rapprochée de Corsica Ferries, en vue de remporter la délégation de service public pour la desserte maritime de l’île de Beauté. Pour remporter seule l'appel d'offres, la SNCM devait, en effet, impérativement augmenter les capacités de sa flotte. Mais l'achat du bateau, rebaptisé Jean Nicoli, n'avait finalement pas été utile, La Méridionale renouvelant finalement son accord avec son partenaire historique. Veolia avait donc mis le ferry en vente et, en décembre 2007, avait trouvé un accord avec SeaFrance, en quête d’un nouveau navire pour remplacer les vieux Renoir et Manet. Alors qu’un projet de construction neuve fut écarté au profit de cette solution qui en étonna plus d’un, l’achat du navire passa par un montage financier assez complexe, le ferry devenant propriété d’un groupe de banques au sein d’une société baptisée « Poquelin », en référence à Molière, nom retenu pour le dernier navire acquis pour le compte de SeaFrance. C’est la raison pour laquelle, suite à la liquidation judiciaire de la compagnie, le Molière ne fit pas partie, comme les trois autres navires de l’ex-SeaFrance (Rodin, Berlioz et Nord-Pas-de-Calais), des actifs mis en vente pour honorer les créances du défunt armement.
Long de 203 mètres pour une largeur de 25 mètres, le navire de 28.000 tonneaux avait débuté son service dans le détroit en juillet 2008. Auparavant, il avait été refondu à Dunkerque, voyant notamment sa capacité portée à 1200 passagers, contre 730 précédemment. Le navire peut également transporter 110 camions ou 480 voitures.