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Après 14 mois d'études puis de chantier, sur le site Damen de Dunkerque, la drague Samuel de Champlain a repris du service avec sa toute nouvelle propulsion au GNL. Partie vendredi dernier de Dunkerque avec ses soutes remplies de GNL, elle est arrivée à Saint-Nazaire dimanche avant de repartir en opération dès hier. Bénéficiant pour le moment d'un permis provisoire, elle ne travaille pour l'instant que de jour. La visite du centre de sécurité des navires devrait intervenir dans les jours qui viennent, avec, dans la foulée, la certification des Affaires maritimes permettant une exploitation complète, prévue si tout va bien à partir de la fin de semaine. 

La drague Samuel de Champlain est le premier navire de son genre à être converti vers une propulsion fonctionnant au gaz naturel liquéfié. Le GIE Dragage Port, qui arme la Samuel de Champlain et six autres dragues dans les ports français, est porteur et coordinateur de ce projet lancé en février 2017 et qui compte pas moins de 12 partenaires regroupés au sein d'un consortium. A ses côtés, on y trouve cinq ports : les grands ports maritimes de Nantes Saint-Nazaire, du Havre et de Rouen; leurs homologues espagnols de Gijón et Vigo, deux entreprises d’ingénierie navale (Inova et Ghenova), deux fournisseurs d’énergie (Energias de Portugal et Gas Natural Fenosa), un opérateur « shortsea » (Suardiaz) et la fédération internationale du dragage. Des acteurs éclectiques que le GIE a eu l’idée d’aller mettre autour de la table pour monter un projet européen, visant à promouvoir le GNL sur l’ensemble de l’arc atlantique, au sens large. Cette association a permis d'obtenir un financement de l'Union européenne (Mécanisme pour l'interconnexion en Europe) qui a couvert la moitié des 20 millions d'euros de l'ensemble du projet. Une conférence de restitution des premiers résultats (techniques et environnementaux) sera effectuée dans ce cadre les 25 et 26 septembre.

Pour mémoire, le navire, construit en 2002 et mesurant 117 mètres de long, est entrée au chantier Damen de Dunkerque le 8 otobre dernier. Ses anciens moteurs diesels ont été retirés le 18 octobre et une semaine plus tard, c'est le bloc des trois groupes MAN 6L35/44 DF qui a été installé. Début novembre, ce sont les deux cuves de stockage de gaz d'une contenance de 153 m3, fabriquées par Cryonorm, qui ont été mises en place sur le puits du navire. La drague a ensuite été remise à l'eau puis transférée au quai de réparation navale fin novembre. Après quelques mois de retard, liés à la fois aux habituels aléas techniques des prototypes, mais également au très long processus de certification des Affaires maritimes, le navire a pu effectuer ses essais en mer début juin.

Concernant son avitaillement en gaz naturel liquéfié, à l’issue d’un appel d’offres européen, un contrat a été signé en septembre dernier avec Primagaz. Ce dernier aura la charge d’assurer la fourniture de GNL pour le navire dans les deux ports, Nantes- Saint-Nazaire et Le Havre, où il travaille. Le volume de chargement hebdomadaire, 300 m3, sera acheminé par sept camions lors de la relève d'équipage. Le plein complet sera effectué en quatre heures et devrait en temps normal intervenir, selon l'activité du navire, tous les 7 à 10 jours. Après l'estuaire de la Loire, la Samuel de Champlain devrait faire son retour en Seine à la fin de l'été. 

 

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