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Le revirement est spectaculaire. Après des mois de décisions défavorables, une juridiction britannique, la Court of Appeal de Londres, a tranché en faveur de MyFerryLink dans la procédure qui l’oppose aux autorités de la concurrence d’outre-manche. Elle a jugé vendredi dernier qu’il n’y avait pas eu de fusion, au sens juridique du terme, entre MyFerryLink et Eurotunnel, écartant par là-même le risque monopolistique sur les liaisons dans le Détroit, argument de la Competition and Market Authority. Celle-ci se réserve le droit d’attaquer la décision de la Cour d’appel mais, en attendant, cela signifie que MyFerryLink peut poursuivre son exploitation sans restriction. Et que l’échéance du 9 juillet, qui devait voir l’arrêt de la ligne entre Calais et Douvres, n’existe désormais plus.

Eurrotunnel va-t-il rester dans l’aventure ?

Une nouvelle saluée tant par le Directoire de MyFerryLink que par le secrétaire d’Etat Alain Vidalies et qui arrive dans une actualité particulièrement chargée pour l’armement nordiste. Eurotunnel vient de recevoir le deuxième tour des candidatures des dossiers de repreneurs de la flotte des trois navires. Et la tension est à son comble entre le conseil de surveillance de la SCOP, mené par les représentants du Syndicat Maritime Nord, et le Directoire. 

Il reste maintenant à voir si Eurotunnel va maintenir le processus de vente de la flotte, sachant que les premières offres des repreneurs potentiels avaient été jugées insuffisantes par le groupe ferroviaire, notamment sur le plan social. Jacques Gounon ne s’est pas encore exprimé sur la question. Le patron d’Eurotunnel va probablement, dans un premier temps, laisser ses avocats éplucher le jugement britanniques et toutes les implications potentielles. Il devra ensuite tenir compte de l’avis des actionnaires du groupe, alors que la crise de gouvernance chez MyFerryLink n’est pas de nature à susciter la confiance et que la compagnie est, à ce jour, encore déficitaire. L’armement a, néanmoins, réalisé de très bons mois de mars et d’avril, confirmant son calendrier pour atteindre une situation de rentabilité d’ici 2016.   

Reprise en main de la gouvernance

Une poursuite de l’aventure avec Eurotunnel parait possible mais il semble évident qu’après le coup d’éclat des dirigeants du Syndicat Maritime Nord, si le groupe maintient sa collaboration, il réclamera des garanties et la mainmise du Conseil de surveillance tel que constitué aujourd’hui n’en fera vraisemblablement pas partie. A la lumière des offres faites par les repreneurs potentiels, on peut également se demander si les effectifs de la compagnie, qui emploie aujourd’hui 600 personnes en France, ne seront pas revus à la baisse. La fin de la société coopérative (SCOP) telle qu’on la connait n’est, en outre, pas à exclure.

En attendant, MyFerryLink a bénéficié d’une bouffée d’air inattendue en provenance de Londres et, pour fêter l’évènement, les trois navires de la compagnie ont hissé samedi leur grand pavois. 

 

 

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