Le conflit opposant les actionnaires de la SNCM s’envenime de jour en jour. Les derniers jours ont vu de spectaculaires oppositions entre Transdev, actionnaire majoritaire de la compagnie à 66%, et les autres actionnaires que sont l’Etat et les employés. Transdev, par la voie de son président Jean-Marc Janaillac, a tenté, mi-avril, de provoquer une assemblée générale extraordinaire dans le but de nommer un nouveau président de surveillance et d’écarter Gérard Couturier, actuel occupant de cette fonction et opposant à la stratégie de Transdev, qui souhaite une liquidation de la SNCM. L’assemblée des actionnaires puis le tribunal de commerce ont refusé la tenue de cette assemblée générale extraordinaire. Gérard Couturier, soutien de l’actuelle direction de la SNCM, est donc resté en place.
La situation actuelle est donc celle d’un blocage qui paraît difficile à résoudre, Transdev ne voulant pas abonder les caisses de la SNCM, qui a pourtant besoin de liquidités pour mettre en place son plan d’avenir et investir dans des nouveaux navires. Un nouveau problème de taille vient, par ailleurs, de surgir. Les commissaires aux comptes ont refusé de certifier les comptes 2013 de l’armement. Ils estiment que ceux-ci devraient comporter une provision de 600 millions d’euros, en cas de recouvrement des aides jugées indûment perçues par l’Union européenne et s’élevant à 440 millions d’euros. Là encore, il est difficile de voir comment l’actionnariat actuel pourrait fournir ces imposantes garanties comptables.
La direction de la SNCM a donc demandé, hier, à François Hollande et Manuel Valls, la nomination d’un coordinateur pour « restaurer » la sérénité dans l’armement.