Le tribunal de commerce de Marseille a suivi les recommandations des juges-commissaires, du procureur et du président du régime de garantie des salaires. Dans un jugement rendu ce vendredi 20 novembre en début d’après-midi, il a choisi l’offre de reprise de la SNCM déposé par l’entrepreneur Patrick Rocca mettant un point final à une procédure de près d’un an. Pour mémoire, trois autres dossiers avaient également été déposés : celui de Baja Ferries, mené par Daniel Berrebi ; Ferries de France, par Christian Garin allié à l’armement grec Arista Shipping et enfin Corsica Maritima, collectif de chargeurs corses.
583 licenciements
Patrick Rocca, d’une remarquable discrétion durant ces derniers mois, est à la tête d’un groupe qui emploie plus de 600 personnes en Corse dans les secteurs du BTP, de la promotion immobilière, le transport et la gestion des déchets. Son offre sur la SNCM, qui faisait partie des toutes premières présentées au tribunal, fixe le prix de rachat de l’entreprise à 3.7 millions d’euros. L’entrepreneur corse veut créer une compagnie maritime unique, qui pourrait intégrer le groupe Rocca. Il compte garder la direction actuelle et voudrait faire entrer les salariés à hauteur de 10% du capital. Les effectifs de la compagnie seraient abaissés à 873 (dont 612 navigants et 144 CDD). La SNCM emploie actuellement 1450 personnes.
Les syndicats, bien avant l’annonce du repreneur, ont appelé à un mouvement de grève à compter du 21 novembre. Outre les effets sur l’emploi, ils s’inquiètent de la non-visibilité sur les futures subventions attribuées dans le cadre de la nouvelle mouture de la délégation de service public de desserte de la Corse, jugées indispensable pour garantir l’équilibre financier de la future compagnie.
Corsica Maritima, de son côté, a annoncé l’ouverture d’une ligne, dotée de deux navires, au départ de Toulon.